Bien préparer la fin de campagne

Déterminer la date de fin de campagne nécessite qu’inspecteurs de culture et ingénieurs process partagent et coordonnent un grand nombre d’informations. Explications de Benoist Couraye du Parc et Mathilde Sion à Etrépagny.

Benoist Couraye du Parc est inspecteur de culture depuis 2004 et sa collègue Mathilde Sion est ingénieur process depuis 3 ans. L’un est sur le terrain avec les planteurs, l’autre en usine ; ils travaillent pourtant en relation étroite, notamment quand il s’agit de définir la date de fin de campagne. Un moment clé qui clôture l’année en cours et prépare déjà la suivante.

Rester mobilisé et précis jusqu’à la fin de campagne.

Mathilde Sion

« Donner le coup d’arrêt d’une campagne n’est pas une décision anodine. C’est la fin d’une période intense durant laquelle, grâce aux informations fournies par nos collègues inspecteurs de culture, on a été en mesure d’estimer les volumes de sucre à fabriquer et à commercialiser et d’organiser le dispositif de production nécessaire : notamment la gestion des contrats saisonniers et prestataires. Quand on s’approche de la fin de campagne, on est de nouveau dans l’anticipation : cette fois il s’agit des « opérations de liquidation ». Ça passe par exemple par la planification du nettoyage par une entreprise spécialisée et la préparation de la maintenance qui doit démarrer dans la foulée… Tout doit être optimisé au plus juste. »

Benoist Couraye du Parc

« Pour nous la fin de campagne c’est un moment charnière durant lequel on est mobilisé sur tous les fronts ! Il nous faut cuber au plus juste les silos restant à enlever, bien repérer les éventuels problèmes de qualité (betteraves malades, cailloux…) pour éviter jusqu’au dernier moment, le moindre grain de sable qui réduirait la cadence de la sucrerie. On doit aussi avoir une bonne maîtrise des accès silos, équilibrer les avancements de grues, et gérer les dernières opérations de bâchage-débâchage… Tout cela avec le plus de précision possible, pour être en mesure d’anticiper avec exactitude le clap de fin. »

À peine une campagne est-elle finie que nous sommes déjà en train de solliciter nos collègues inspecteurs de culture pour essayer d’anticiper l'organisation de la prochaine.

Et avoir déjà la tête dans la prochaine campagne.

Mathilde Sion :

« Rationaliser le fonctionnement d’une usine est plus que jamais indispensable. Et pour cela la durée de campagne est une donnée clé : cette durée peut impacter jusqu’à 2 ans de contrat de sous-traitance, nous aider à négocier nos achats d’énergie ou encore nous permettre d’anticiper le planning des équipes. En effet, selon la durée des campagnes et mini-campagnes, nos besoins en renforts humains peuvent varier… Tout est lié. C’est pourquoi à peine une campagne est-elle finie que nous sommes déjà en train de solliciter nos collègues inspecteurs de culture pour essayer d’anticiper l'organisation de la prochaine. »

Benoist Couraye du Parc

« De notre côté, avant même de clôturer la campagne nous débutons les ventes en culture avec notamment les semences. Cela nous donne un aperçu réaliste de la façon dont les planteurs se projettent dans la prochaine campagne. C’est un moment important car il nous permet de préciser le parcellaire et les surfaces, et d’appréhender leurs problématiques. On peut dès cette période identifier l’accompagnement que nous pouvons leur apporter pour les futurs semis et pourquoi pas commencer à parler emplacement de silos et gestion des enlèvements. Car la campagne qui s’achève est propice aux remontées d’expériences. Toutes ces tendances et informations, on les partage avec nos collègues en sucrerie et on commence nous aussi à se projeter dans la prochaine saison. »