Binage des betteraves : toujours plus de précision

Les planteurs de betteraves connaissent tous les enjeux d’un désherbage réussi sur le rendement et la qualité de la récolte de betteraves. Avec les nouvelles contraintes phytosanitaires, élaborer un programme chimique devient cependant de plus en plus complexe et la réglementation se durcit d’année en année. Dans ce contexte les techniques alternatives peuvent apporter des solutions, notamment le binage. Des outils de travail mécaniques sont efficaces pour maitriser les adventices présentes entre les rangs et certains matériels sont déjà employés par des planteurs en complément des herbicides. 

Le service agronomique de Saint Louis Sucre continue d’explorer de nouvelles pistes. Grâce aux nouvelles technologies comme le traitement d’images et les caméras embarquées, le constructeur Garford a développé un prototype de bineuse très prometteur. Dévoilée lors de la journée Mont Blanc de Rollot dans l’Oise cette machine est capable de travailler sur le rang entre chaque plant. La bineuse est placée à l’avant du tracteur. Une caméra fixée en hauteur sur le châssis analyse la culture en continu. Chaque image est transmise à la console placée en cabine qui reconnait avec une grande précision les rangs de betteraves. Le système repère aussi la position de chaque plant sur le rang au centimètre près. Avec ces informations, la console pilote des socs en forme de cuillères qui travaillent le sol entre les betteraves sans jamais les toucher. En effet, chaque élément est monté sur une platine alimentée par un moteur hydraulique qui écarte le soc dès qu’il s’approche de la plante. Plusieurs séries de dents fixes binent également le sol dans l’inter-rang. L’ensemble est positionné sur un châssis mobile qui s’aligne automatiquement sur le rang si le chauffeur du tracteur dévie de sa trajectoire. 

Ce type de bineuse est déjà très utilisé en maraichage, avec des outils comptant jusqu’à 18 rangs en salades par exemple. Le constructeur améliore régulièrement les performances du matériel : résolution des caméras, rapidité d’analyse des logiciels, différenciation des adventices… De nouvelles applications sont également à l’étude comme par exemple la pulvérisation d’engrais foliaire uniquement sur la plante. De la haute technologie au service de l’agriculture et de l’environnement.