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www.saintlouis-sucre.comLes écorégimes représenteront 25 % des aides directes de la PAC dès 2023. Ce dispositif remplace le paiement vert. Pour y accéder, le Plan stratégique national (PSN) de la France propose trois voies aux agriculteurs. Dans ce contexte, les rotations avec betteraves présentent des atouts pour capter le maximum de points… et d’aides ? Exemple avec la stratégie adoptée sur la ferme d’Étrépagny.
Dans le Plan stratégique national (PSN) de la PAC 2023-2027 en cours de validation auprès de la Commission européenne, la France a choisi trois voies pour accéder aux écorégimes, le nouveau système d’aides facultatif du premier pilier. Les mesures associées doivent répondre à des objectifs environnementaux plus exigeants que ceux de la conditionnalité des aides.
* Estimation - Source Chambre agriculture Normandie
Sur la ferme agroécologique d’Étrépagny, la rotation historique repose sur quatre cultures piliers : betteraves, orge d'hiver et de printemps, blé. En 2021, dans le cadre de la conversion décidée en interne, l’équipe technique a souhaité allonger la rotation et diversifier l’assolement. « Cette décision a coïncidé avec l’annonce des propositions de la nouvelle PAC 2023-2027, explique Philippe Simonin. Nous nous sommes calés sur le scenario le mieux adapté à l’exploitation pour atteindre le niveau 2 des écorégimes. La voie des pratiques agricoles s’est tout naturellement imposée avec l’option « terres arables ». Nous sommes un peu juste en surface sur le ratio infrastructures agroécologiques, mêmes si les haies plantées cet automne sont un exemple de plantations éligibles. Quant à la voie certification avec l'option HVE qui correspond au niveau 2 de l’enveloppe d’aides, nous n’étions pas certains de l’obtenir à temps. »
La voie des pratiques agricoles se découpe en trois blocs selon l’assolement : les terres arables avec obligation de diversifier les cultures, les prairies et pâturages permanents, les cultures permanentes. Selon les pratiques, chaque niveau de paiement correspond à un nombre de points ou dépend d’un ratio (% de SAU).
Pour la catégorie « surfaces en terres arables », l’objectif est de cumuler 4 points pour le niveau 1 et 5 points pour le niveau 2. Les cultures sont classées en neuf familles dont les plantes sarclées. La betterave, comme la pomme de terre, apporte 1 point dès 10 % des terres arables. Une rotation avec céréales, plantes sarclées, oléagineux d’hiver comme de printemps est plafonnée à 4 points. Pour accéder au niveau 2, il faut ajouter une légumineuse ou une autre culture, du lin par exemple (voir tableau ci-dessous).
Les prairies temporaires et les jachères génèrent 2 points dès qu’elles occupent 5 % des surfaces.
En rotation avec betteraves, les principaux leviers pour accéder à l'écorégime sont les légumineuses : elles font gagner 2 points dès qu’elles sont cultivées sur 5 % des terres arables.
En dessous de 4 points, l’écorégime n’est pas validé et l’aide non accordée.
« Dans la catégorie « terres arables », la diversification de la rotation répond à un objectif de réduction des produits phytosanitaires en cassant les cycles des bioagresseurs, de préservation de la biodiversité et de hausse des surfaces de légumineuses pour apporter de l'azote, complète Philippe Simonin. À la ferme agroécologique d'Étrépagny, en s’appuyant sur le tableau des écorégimes, avec son équipe, il a décidé de passer à une rotation longue de 8 ans, avec six cultures à alterner parmi les espèces : blé, betterave, orge d’hiver, orge de printemps, colza, tournesol, maïs, féverole. La betterave et les céréales resteront les plus importantes en surface. « À ces cultures, nous ajoutons deux cultures pérennes, luzerne et miscanthus, qui nous accorderont chacune 1 point à chaque déclaration. Résultat, nous sommes éligibles au niveau 2 puisque nous dépassons les 5 points nécessaires. Un tel ajustement est réalisable pour les systèmes en grandes cultures », précise-t-il. Quant au choix moins courant du miscanthus, il a d’abord été motivé par une conduite ne nécessitant pas de traitements, ce qui conduit à une baisse de l’IFT.
Cet article a été préparé avec les données disponibles sur la PAC 2023-2027 au 15 mars 2022, en attente de la validation des plans stratégiques nationaux par la Commission européenne.
Source : Plan stratégique national, ministère de l'Agriculture et Chambre d'agriculture de Normandie*