Cet espace est réservé aux planteurs Saint Louis Sucre. Pour toute autre information, veuillez consulter notre site.
www.saintlouis-sucre.comLe dispositif expérimental des fermes pilotes est désormais calé à l’échelle nationale. Saint Louis Sucre suit quatre sites. Betteraves, plantes compagnes et bandes fleuries sont semées. Et les inspecteurs de culture chargés de mener les observations ont suivi une formation spécifique pour renforcer leurs connaissances en entomologie.
L’enjeu des fermes pilotes, déployées sur près de 500 ha à l’échelle nationale, est de taille : identifier de possibles alternatives aux néonicotinoïdes. Plusieurs planteurs de Saint Louis Sucre ont accepté d’accueillir ces essais. Jérôme Caullier, inspecteur de culture à Roye, suit celui qui est implanté à Mesbrecourt-Richecourt dans l’Aisne chez Hubert Compère ; il est dédié aux bandes fleuries. « La parcelle fait 14 ha, précise-t-il. Une bande fleurie de 6 mètres de large a été installée le long de la route. Ce couvert a été semé quelques jours avant les betteraves. L’observation inclut également un talus situé en bout de parcelle et une bande enherbée, non fleurie, qui fera office de témoin. L’objectif : observer et quantifier les populations de pucerons et d’auxiliaires présents dans ces différentes modalités et mesurer l’impact éventuel des couverts fleuris sur la pression ravageurs dans les betteraves. »
Edwige Delcour, inspecteur de culture à Étrépagny, pilote quant à elle deux essais dédiés à l’implantation de plantes compagnes, en l’occurrence du fenugrec, associées à la betterave. Un essai à Iville et l’autre à Emanville, deux communes de l’Eure. « Là encore, l’idée est d’évaluer l’impact de ces couverts sur les populations de pucerons et les dégâts occasionnés, explique-t-elle. Les parcelles suivies font 3 et 6 ha. Trois bandes de fenugrec de 12 m de largeur ont été semées dans chaque parcelle. Cette plante a été implantée avec un semoir à céréales quatre à cinq jours avant les betteraves. Les deux cultures sont désormais bien levées : les observations vont pouvoir débuter. »
Pour caler le protocole d’observation, chaque inspecteur de culture impliqué dans l’essai a reçu une demi-journée de formation, mi-avril, associant théorie en salle et pratique, sur le terrain, pour notamment « manier le filet à papillons afin de capturer les insectes à observer. Le plus difficile sera de réussir à reconnaître chaque auxiliaire, confie Jérôme Caullier. Si nous sommes habitués à repérer les syrphes, les chrysopes ou les coccinelles, la tâche sera plus compliquée pour identifier les diptères, coléoptères, micro-hyménoptères ou punaises auxiliaires qui, eux aussi, peuvent se nourrir de pucerons. Notre formatrice, Johanna Villenave-Chasset, une entomologiste passionnée, a créé un groupe Whatsapp pour que nous puissions échanger nos questions et photos en cas de doute. Cela sera sûrement très utile. »
Les observations débuteront à partir du 3 mai, « une fois que les betteraves auront atteint le stade 2 feuilles, précise Edwige Delcour. Et elles se poursuivront jusqu’au stade 10-12 feuilles, au rythme d’une observation tous les 15 jours, soit jusque début juin. Car au-delà de ce stade, les betteraves sont moins sensibles au risque puceron. » Le protocole, calé par l’ITB dans le cadre du PNRI (Plan national de recherche et d’innovation), impose de réaliser les comptages toujours au même endroit. Des repères, de 2 m x 10 m, seront piquetés dans la parcelle : 9 placettes dans les betteraves et 3 placettes dans les bandes fleuries ou dans les plantes compagnes. Les résultats seront ensuite transmis à l’ITB pour analyse.