François Boutillier, agriculteur à Allonne (60)

Sur l’exploitation de François Boutillier, seule la betterave n’a pas été convertie au bio. Sauf si les essais menés avec Saint Louis Sucre sont concluants.

François Boutillier,
Agriculteur à Allonne (60)

« Si les essais en betteraves sont concluants,
je convertis toute mon exploitation en bio »

L’exploitation de François Boutillier compte 245 ha dont 205 ha déjà convertis au bio. « Mon père et mon oncle ont implanté les premiers hectares bio dans les années 80, raconte-t-il. Blé, maïs, luzerne, semences de pois... En 2002, le bio gagne du terrain. Ne subsiste en conventionnel que la betterave, une culture à laquelle je suis très attaché. Alors quand Saint Louis Sucre m’a sollicité en fin d’année dernière pour tester quelques hectares en bio, j’ai tout de suite accepté. J’aime les challenges. »

François Boutillier a implanté 3 ha le 16 avril. « En bio, l’objectif est de semer le plus tard possible pour laisser le temps au sol de bien se réchauffer, précise-t-il. La réussite de la levée est capitale. La plante doit rapidement couvrir le sol pour limiter le développement des adventices. C’est une vraie course contre la montre. Nous avons testé différentes modalités d’implantation en semis parallèle, en jouant sur, en jouant sur l’écartement entre deux graines : 22,5, 30 ou 45 cm. L’idée est de pouvoir désherber mécaniquement dans les deux sens pour détruire le plus d'adventices. » 

Début décembre, François faisait partie du voyage organisé par Saint Louis Sucre en Allemagne, pour découvrir la production de la betterave bio outre-Rhin. « Les échanges avec des producteurs allemands ont été très enrichissants et instructifs. Ils nous ont permis de comprendre que le poste désherbage était réellement le plus compliqué (choix des outils mécaniques et désherbage manuel). Les solutions existent mais sont chronophages et couteuses. J’aimerais pouvoir éviter de trop intervenir manuellement », concède-t-il. Un défi qui n’effraie pas cet agriculteur équipé de différents outils pour travailler le sol : bineuse, roto-étrille, herse-étrille...

François Boutillier attend beaucoup du verdict de ses premiers essais en betterave bio. « S’ils sont concluants, je pense convertir toute mon exploitation au bio, en augmentant les surfaces de betteraves. Car pour l’heure dans le référentiel bio, impossible de cultiver une culture, en bio et en conventionnel, sur une même exploitation. Si je peux choisir, j’opterai sans hésiter pour le bio. La demande des consommateurs est là, les prix également. C’est une réelle opportunité. »