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www.saintlouis-sucre.comBenoit Guilbert nous présente l’itinéraire technique de ses betteraves et sa méthode de semis avec le strip-till. Reportage vidéo et explications.
« Le passage du Strip-till en surface a réchauffé le sol sur 2 cm de profondeur, ce qui suffit pour réaliser un semis dans de bonnes conditions et profiter de l’humidité. »
Benoit Guilbert prépare la ligne de semis de ses betteraves avec un strip-till, guidé par RTK. Suite à un premier passage, le 24 septembre 2020 à une profondeur de 20 à 25 cm, l’agriculteur a effectué un second passage plus superficiel, le 1er avril 2021 à 4 cm de profondeur cette fois. Pour cette deuxième intervention, le strip-till a été équipé d’un disque pour ouvrir la terre, d’un chasse débris pour évacuer la paille vers l’inter-rang et d’un kit vibro à dents pour préparer finement la surface du sol. « J’ai profité de ce passage pour intégrer de l’engrais dans la ligne de semis, précise Benoit Guilbert. La localisation de la fertilisation évite les pertes par volatilisation et favorise la dynamique de levées des graines de betteraves. Grâce à ma trémie frontale composée de deux caisses distinctes, j’ai apporté 100 kg de DAP 18-46-00 (18 unités d’azote et 46 unités de phosphore) et 100 kg d’azote soufré 21+60 (21 unités d’azote et 60 unités de soufre). »
« J’ai décidé de semer mes betteraves le 2 avril, même si les conditions de températures étaient encore assez froides avec 9°C dans le sol et 6°C dans l’air. Les conditions étaient réunies pour réaliser un bon semis. Grâce au passage du strip-till la veille, le sol s’est vite réchauffé sur les deux premiers centimètres. » Une journée de soleil et de vent a suffi à faire blanchir la terre et à créer un lit de semences favorable.
Les betteraves ont été semées à 130 000 graines par hectare, à 17 cm d’écartement entre graines et 45 cm entre rangs. « J’estime que la graine est recouverte de 2 cm de terre fine. La profondeur de semis reste difficile à déterminer en strip-till tout comme en semis direct. Le strip-till crée une butte dans l’inter-rang qui rend le niveau zéro difficile à appréhender. »
Dans sa parcelle, Benoit Guilbert a semé un mélange de deux variétés de semences de betteraves : Calledia KWS et Competita KWS, sans néonicotinoïdes. « Cette association est à mon initiative. Je préfère diversifier les semences même si cela se pratique peu en raison du réglage des scalpeurs à la récolte. Etant donné que j’utilise les mêmes sources génétiques, je considère que ce paramètre n’est pas un problème. Pour moi, l’idéal serait un mélange de quatre variétés différentes afin de bénéficier des atouts de chacune d’entre elles de façon homogène dans la parcelle. »
Depuis le semis, 15 mm de pluie sont tombés, répartis sur une journée et demie. Ces précipitations tombent à point nommé !
Douze jours après le semis, les graines sont éclatées dans le sol avec parfois 1 cm de germe. « La levée est homogène même dans la modalité de l’essai où le couvert à base de légumineuses ne s’est pas développé. » Ce même jour, Benoit Guilbert a appliqué un premier désherbage à base de produits racinaires (0.4 kg de Goltix 70 UD + 80 g de Venzar). « Ce passage n’était pas prévu initialement dans mon programme. Avec les conditions d’humidité du sol, j’ai modifié ma stratégie et privilégié les produits racinaires pour anticiper d’éventuelles périodes où le sol sera sec et leur efficacité réduite. »
Benoit Guilbert songe à s’équiper pour traiter en localisé, afin de réduire ses IFT. « L’inter-rang est globalement propre grâce au non travail du sol. Le traitement en localisé est la prochaine étape pour n’appliquer des produits phytosanitaires que là où c’est nécessaire. Selon l’évolution météorologique, un deuxième désherbage est prévu d’ici une semaine. »