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www.saintlouis-sucre.comQuatre indicateurs de biodiversité sont établis sur la ferme agroécologique d’Étrépagny. Les protocoles ont été installés en avril. Top départ pour l’évaluation des populations de vers de terre, carabes, papillons et pollinisateurs sauvages !
Connaître les interactions entre les écosystèmes et le rôle des auxiliaires est essentiel pour mieux orienter les pratiques vers plus d’agroécologie. Pour une évaluation précise, scientifique, l’équipe de la ferme d’Étrépagny a décidé cette année de mettre en place quatre indicateurs de biodiversité. Un premier diagnostic va être posé sur le niveau des populations de vers de terre, carabes, papillons et abeilles solitaires dès cette campagne.
En partenariat avec la Chambre d’agriculture de Normandie, des protocoles spécifiques, mis au point par l’Observatoire de la biodiversité, ont été installés en avril sur l’exploitation. « Nous rejoignons ainsi les 1500 exploitations qui participent à cette vaste opération de mesure de la biodiversité en milieu cultivé, témoigne Clément Bunias, ingénieur apprenti sur la ferme. Ces protocoles sont simples à réaliser, tout le monde peut les mettre en place. De plus, pour ne pas oublier de faire les relevés et les comptages, je reçois tous les mois une alerte sur mon smartphone. »
Ce suivi régulier est fondamental pour établir un diagnostic, puis créer des courbes de dynamiques de population. L’analyse, annuelle, est réalisée avec Yann Pivain, conseiller de la Chambre d’agriculture de Normandie. Toutefois, les premières interprétations clés seront plutôt obtenues à moyen terme, avec de nécessaires corrections : « D’une année à l’autre, nous aurons inévitablement des variations dues aux phénomènes biologiques et climatiques sans lien avec l’activité agricole », souligne Clément Bunias.
Les sols de la ferme agroécologique sont-ils en bonne santé, riches en matières organiques ? Une différence existe-t-elle entre un sol conduit en semis direct et un second qui reçoit un travail superficiel, un déchaumage avec disques rotatifs et deux passages de herse rotative ? Un indicateur intéressant à observer est l’activité des vers de terre. Reconnus pour leur contribution à la fertilité des sols en jouant un rôle important dans la dégradation des matières organiques, ils vont aussi révéler la bonne structure des sols car ils creusent de nombreuses galeries.
Les interactions entre les pollinisateurs et l’environnement sont fortes et l’équilibre fragile, fortement lié à la qualité ainsi qu’à la diversité des habitats naturels et des ressources alimentaires. L’objectif est de mesurer la quantité d’abeilles sauvages en disposant six nichoirs à abeilles sauvages sur la ferme dans des zones aux paysages différents, puis de les comparer.
Les pièges sont positionnés tout près des bandes de haies historiques, sur la ligne des haies nouvelles, et au sein d’un espace ouvert avec peu de refuges pour les insectes. Point important, les nichoirs à abeilles sauvages se placent au-delà de 400 m des ruches en raison de l’incompatibilité entre les deux espèces. Les pollinisateurs sauvages sont surtout des abeilles solitaires. Elles n’apprécient pas la proximité de 40 000 butineuses !
Les carabes, prédateurs des larves de limaces, aident à réduire le recours aux granulés anti-limaces. Pour les mesurer, trois planches sont positionnées au sol à 50 m les unes des autres. Reste à soulever la planche, à distinguer chaque espèce de la mésofaune du sol, puis à renseigner la fiche de comptage. Cet indicateur complète aussi celui sur les vers de terre pour évaluer la vie biologique dans le sol.
Observés en nombre, les papillons témoignent de la qualité de l’environnement. Ici pas de chasse aux papillons avec filet, mais un passage au centre d’un long couloir imaginaire de 100 m de long et 5 m de large afin de compter, à mesure, chaque papillon qui s’envole. Un premier couloir est choisi le long des haies nouvelles, un second, le long des haies anciennes.