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www.saintlouis-sucre.comImplanter une haie n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Tout commence par identifier le rôle qu’on souhaite lui faire jouer. Vient ensuite le choix de l’emplacement et des essences. Ces questions, les équipes de Saint Louis Sucre se les sont posées avant d’implanter, en novembre dernier, 2 km de haies sur la ferme d’Étrépagny. Vous souhaitez, vous aussi, vous lancer ? Voici quelques conseils pour vous aiguiller dans vos chantiers futurs.
L’implantation de haies, d’arbustes ou d’arbres au sein d’une exploitation agricole présente de nombreux avantages d’un point de vue agronomique, environnemental et économique. Cette végétation sert non seulement de gîte et de couvert pour la faune et la microfaune, de réserve de biodiversité, de brise-vent, mais c’est aussi un lieu de stockage de carbone, un moyen de lutter contre l’érosion des sols, de valoriser du bois d’œuvre, et un outil pour séparer une parcelle trop grande, ou pour délimiter deux exploitations... Les motivations pour planter des haies sont multiples mais la marche à suivre, elle, est toujours la même. Après le choix de l’emplacement, vient celui des essences à implanter. La tâche n’est pas simple : aussi, ne pas hésiter à se tourner vers un spécialiste qui saura vous aiguiller.
Sur la ferme d’Étrépagny, le choix a été fait d’implanter à la fois des haies arbustives et arborées. Les premières visent à recréer des aménagements présents à l’état naturel dans la région. Ces haies, composées d’îlots de 15 mètres d’une même espèce, facilitent l’organisation du chantier puisque 10 plants d’une même espèce sont implantés tous les 1,5 mètre. Quant au choix des espèces, il vise à sélectionner des essences favorables à la fois aux mammifères, aux oiseaux, aux pollinisateurs et auxiliaires des cultures. Un linéaire peut par exemple associer cornouillers mâles, fusains d’Europe et saules marsault. L’enjeu est de bâtir une structure hétérogène en taille, en densité, en feuillages pour attirer un maximum de diversité faunistique.
Intégrer des essences arborées de hauts jets, tous les 18 mètres environ, permet de valoriser le bois de ces arbres. Quelques idées d’espèces : charme commun, érable champêtre ou noisetier coudrier. L’objectif est de privilégier des arbres à croissance rapide, ramifiant vite et qui supportent bien les tailles annuelles.
L’agroforesterie consiste à associer, au sein d’une même parcelle, arbres et cultures. L’arbre retrouve alors des fonctions agroéconomiques au sein d’un système de production. Pour cela, opter pour des essences de bois d’œuvre comme l’alisier torminal, l’érable plane, le cormier ou l’orme champêtre. Les études le prouvent : une telle association se révèle positive pour la culture en place, à condition de gérer au mieux la compétition pour la lumière par exemple.
En amont, il convient donc de définir l’orientation de la plantation : l’idéal semble se situer au Nord-Sud pour limiter l’impact de l’ombre des arbres sur les cultures. Ce projet devra également s’adapter au dénivelé et au sens du travail de la parcelle. Sur la ferme d’Étrépagny, le choix a été fait de planter deux rangées d’arbres à 144 m de distance : une largeur qui équivaut à 4 passages d’un pulvérisateur de 36 m, 36 passages d’outils de 4 mètres ou encore 26 passages d’outils de 6 m. Sur cette rangée, les arbres ont été implantés tous les 18 m : à chaque exploitation sa propre stratégie en fonction des techniques et du matériel déjà en place.
Clément Bunias, apprenti ingénieur en quatrième année à UniLaSalle Beauvais, a piloté les plantations sur la ferme d’Étrépagny. Il livre quelques conseils pour préparer au mieux vos futurs chantiers de plantation.
La plantation de haies sur la ferme d’Étrépagny a bénéficié de l’appel à projet « Plantons des haies » initié par le plan de relance à travers la DRAAF Normandie proposé en avril 2021. Renseignez vous si de tels projets existent dans votre région : une aide bienvenue pour financer la plantation.
« L’implantation de haies sur une exploitation agricole soulève de nombreuses questions, aussi je conseille vivement aux agriculteurs qui se lancent dans ce projet de solliciter des avis autour d’eux » souligne Clément Bunias. En ce qui nous concerne, on a bénéficié des conseils avisés de Yann PIVAIN, expert en agroforesterie à la chambre d’agriculture de Normandie qui nous a aidé à choisir les essences à retenir. Et nous avons pu nous appuyer sur les compétences et la disponibilité de l’ETA Posier Delisle et des établissements Etienne à Gisors. Et j’adresse aussi mes remerciements aux inspecteurs de culture, qui se sont mobilisés pour relever le challenge : planter en 3 jours les 2 km de haies ! »