L'intercampagne. Une période dense en activités et décisive.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, entre la fin de la campagne et les 1ers semis en mars, rien ne s’arrête vraiment … L’intercampagne est même une période très active, aussi bien en usine que sur le terrain agricole. Témoignages de Freddy Dutriaux et Jean-Charles Alexandre à Roye.

Freddy Dutriaux est inspecteur de culture depuis 35 ans et Jean-Charles Alexandre est chef de poste à la sucrerie depuis 11 ans. Durant la campagne, ils contribuent conjointement à ce que l’approvisionnement de la sucrerie soit continu et la marche de l’usine soit régulière. Et pendant l’intercampagne, ils œuvrent chacun de leur côté à préparer la suivante.

D’une campagne à l’autre

Freddy Dutriaux

« Pour un inspecteur de culture, il n’y a pas de « morte-saison ». À peine la sucrerie est-elle arrêtée que nous sommes déjà mobilisés par la prochaine campagne. Actuellement je consacre l’essentiel de mon temps à des visites chez les agriculteurs. Au menu de nos rendez-vous : les semences et la préparation des semis. Deux choix qui sont absolument décisifs pour le planteur, car une bonne partie de la récolte se joue au semis. Parmi toutes les semences proposées par les sélectionneurs, les planteurs doivent opter pour celles qui sont les mieux adaptées à leur exploitation. Grâce aux essais menés chaque année par le service agro, nous avons une bonne connaissance des caractéristiques agronomiques de chaque variété. Et comme on connait bien les exploitations des planteurs que nous suivons, nous sommes capables de les orienter vers les variétés qui répondent le mieux à chaque parcelle. »

Jean-Charles Alexandre

« Pour un chef de poste il n’y a pas de « temps mort ». Les activités de pilotage de l’usine en campagne et les activités de maintenance et de construction des nouvelles installations en intercampagne se succèdent.

En effet, dès que la campagne est terminée il faut vite re préparer les ateliers de cristallisation pour travailler les sirops de sucre stockés pendant la campagne betteravière. La campagne sirop peut durer de 60 à 90 jours (entre mars et juin). C’est variable en fonction de la quantité de sirop à retraiter et des besoins en sucre cristallisé. Outre l’aspect accompagnement et encadrement des équipes de production, on participe aux améliorations des installations par de la maintenance et par des travaux neufs qui sont, et on s’en félicite, très importants depuis plus de 10 ans chez Saint Louis Sucre.

Les périodes d’arrêts des matériels étant très limités entre les campagnes « betteraves » et les campagnes « sirops », nous devons être parfaitement mobilisés et concentrés dans l’entre-temps pour garantir la performance à chaque remise en route de l’usine. C’est d’autant plus nécessaire que notre outil industriel est complexe et que les métiers de haute technicité qui l’entourent doivent se coordonner. Les réglages des équipements sont minutieux et il nous faut sans cesse anticiper pour être efficients et donc compétitifs.

Pour un inspecteur de culture comme pour un chef de poste, il n’y a pas de morte-saison. À peine la sucrerie est-elle arrêtée que nous sommes déjà mobilisés par la prochaine campagne.

Chaque année de nouvelles problématiques

Freddy Dutriaux

Une partie des conseils que nous délivrons aux planteurs n’est pas liée à l’année : par exemple des conseils relatifs aux reliquats azotés et à la préparation du lit de semences.  Mais à cela s’ajoute l’actualité technique ou réglementaire du moment, qui parfois complique le raisonnement. C’est le cas en 2021, avec la ré autorisation pour 3 ans des néonicotinoïdes. De nouvelles questions se posent pour les planteurs : dans quelles parcelles est-il possible de semer des variétés traitées ? Que faire dans les parcelles où devraient être semées des cultures mellifères dans les 2 ou 3 prochaines années ? Quelles protections envisager si on ne peut pas utiliser des variétés de betteraves protégées contre les pucerons ?

Jean-Charles Alexandre

« Les années se suivent mais ne se ressemblent jamais ; tout d’abord il y a l’impact de la quantité et de la qualité de betteraves sur les durées de notre campagne « sirop ». Évidemment, plus les rendements en betteraves sont élevés, plus la campagne industrielle est longue et anime aussi nos équipes ! C’est un challenge à chaque fois pour nous tous ! Nous nous attachons aussi à fiabiliser toujours plus l’usine grâce aux travaux neufs : être prêts à démarrer une campagne industrielle ne s’improvise pas. Il faut planifier le montage des nouveaux équipements et être en maitrise d’œuvre du début à la fin du chantier de construction. Il nous faut ensuite former les équipes à l’exploitation de ces nouvelles installations. Les formations techniques sont de haut niveau et s’attachent à ce que chaque collaborateur puisse piloter en toute sécurité le nouvel équipement. Car en campagne et en intercampagne, nous avons tous un 1 objectif chez SLS : c’est le 0 accident !