Cet espace est réservé aux planteurs Saint Louis Sucre. Pour toute autre information, veuillez consulter notre site.
www.saintlouis-sucre.comHerbes, pierres, bois... ne font pas bon ménage avec le travail des betteraves dans les usines. Planteurs et industriels travaillent main dans la main pour réduire leur présence et ainsi, limiter les casses de matériel, et les baisses de cadence.
Durant la campagne, l’usine d’Étrépagny réceptionne, en moyenne, près de 650 camions par jour. Sur les 30 tonnes transportées par chaque véhicule, un échantillon de 50 kg est prélevé. « Impossible donc d’inspecter avec minutie chaque livraison, constate Cécile Hernandez, responsable d’exploitation à Étrépagny. Et pourtant, ce serait l’idéal car certains chargements nous réservent parfois de drôles de surprises ! Dans le top 3 des corps étrangers retrouvés, se placent les pierres, les herbes longues et le bois. Mais il n’est pas rare de découvrir des parpaings, des palettes entières, parechoc de camions... Nous avons même eu droit une fois à un vélo et une armoire normande ! »
La présence de ces corps étrangers est un réel fléau pour l’usine. « Bien-sûr nos outils sont équipés d’épierreurs et de peignes pour stopper pierres et herbes, poursuit-elle. Mais quand leur quantité est trop importante, la qualité de la séparation des cailloux et des herbes est diminuée. Et cela entraîne un risque d’usure précoce ou de casse des couteaux des coupe-racines. Un changement de couteaux nécessite une heure de travail et si plusieurs machines sont usées en même temps, cela peut conduire à l’arrêt de l’usine. Lors de la campagne 2016-2017, nous nous sommes mis à 20 personnes pour évacuer des betteraves mêlées à des cailloux, pendant près de 30 heures ! À l’usine, tout le monde s’en souvient encore. »
Quant à l’excès d’herbe, il entraîne des bourrages qui nécessitent obligatoirement une intervention humaine. Enfin, le bois est encore plus difficile à gérer car il flotte. Aucun équipement n’est dédié pour le stopper ou l’évacuer.
« Le choix de l’emplacement du silo et la qualité de sa reprise sont également très importants pour assurer une livraison la plus « propre » possible, explique Cécile Hernandez. L’expérience des agriculteurs et la vigilance des inspecteurs de culture sont très précieuses. Éviter de stocker des betteraves près d’un bois ou sur une zone polluée par des déchets, limiter la présence de pierres... constituent la base des conseils que nous rappelons chaque année. Bien-sûr, nous ne pouvons pas contrôler toutes les incivilités ! Les silos de betteraves hébergent encore trop souvent des décharges sauvages. L’enjeu est de repérer ces déchets avant l’enlèvement du silo. L’inspection visuelle des tas est donc capitale. »
Une heure d’arrêt équivaut à plus de 500 tonnes non travaillées. En fonction de la gravité des incidents dus aux corps étrangers, le compteur peut vite s’affoler !
Cécile Hernandez constate qu’au fil des campagnes, les planteurs se sentent de plus en plus concernés par ce problème de corps étrangers. « C’est l’affaire de tous, confirme-t-elle. Si la cadence de l’usine est ralentie, c’est tout le planning d’approvisionnement qui est perturbé, avec bien entendu un retard sur l’enlèvement des futurs silos. Notre usine fonctionne 24h sur 24h avec des campagnes de plus en plus longues. Accumuler les retards peut, pour les betteraves collectées en dernier, impacter sur leur qualité en cas de mauvaise conservation des silos. Une heure d’arrêt équivaut à plus de 500 tonnes non travaillées. En fonction de la gravité des incidents dus aux corps étrangers, le compteur peut vite s’affoler ! »
À quelques semaines du début de campagne, l’heure est donc au questionnement : mon silo est-il le plus « sain » possible ? Si chaque planteur se pose la question, nul doute que la quantité des indésirables devrait encore diminuer.