Les mauvaises herbes. Une très mauvaise fréquentation pour la betterave.

Un désherbage mal maitrisé pénalise le rendement et complique le chantier d’arrachage et de déterrage. En plus, cette masse végétative peut altérer la conservation du silo et ralentir le débit à l’usine. 

Pierre Guerreau

Responsable du service agronomique de Saint Louis Sucre.

Perte de productivité, difficulté de désherber sur le long terme, et conservation des silos altérée

 « La présence d’un chénopode par m2 peut amputer le rendement de la betterave de 3 tonnes par hectare ». Un chiffre qui montre bien qu’un désherbage raté, ou mal maitrisé, a un impact économique direct pour le planteur. La betterave, très sensible à la concurrence des autres espèces, pour l’eau et les éléments nutritifs notamment, sera moins productive.

En plus, sur du long terme, laisser les mauvaises herbes s’installer dans une parcelle, c’est prendre le risque de voir grandir le stock de graines adventices et de devoir dépenser plus, à l'avenir.

À cela s’ajoute les problèmes au silo : quand il est composé d’une importante masse végétative un silo « respire ». L’ augmentation de la chaleur dans le tas induira une conservation de moins bonne qualité et une reprise plus compliquée du tas lors du déterrage.

Romain Vieren

Entrepreneur de travaux agricoles.

Arrachage perturbé

La présence d’adventices en grand nombre complique le chantier d’arrachage. « Particulièrement si la terre est humide, explique Romain Vieren. Les mauvaises herbes se collent aux outils et perturbent la manipulation des engins. En conditions sèches, la gêne est moins grande sauf si la densité d’adventices est telle que l’on ne voit plus les betteraves dans la parcelle ! ».

Cécile Hernandez

Ingénieur d’exploitation à l’usine d’Etrépagny

À l’usine, une cadence ralentie

Une fois réceptionnées à l’usine, les betteraves passent dans des lavoirs, équipés de peignes, pour écarter cailloux, terre et tout autre corps étranger, dont l’herbe. « Si celle-ci est trop importante, les peignes ne fournissent plus, précise Cécile Hernandez. Les sorties se bouchent et la machine s’arrête. La cadence de l’usine est alors ralentie, voire stoppée durant plusieurs heures ». Un arrêt qui peut, en cascade, perturber le fonctionnement tout entier du site.

L’herbe qui passe au travers des mailles des peignes se retrouve à l’étape suivante dans le process : le découpage des betteraves. Les brins d’herbe s’enroulent autour des couteaux et les usent plus vite. Une dépense supplémentaire pour l’usine et une cadence qui, là encore, peut être ralentie si les couteaux fonctionnent moins bien.