Pulpes de betteraves : un aliment essentiel pour la ration de nos vaches

David Boudet gère avec son frère Franck deux troupeaux de 110 vaches laitières. Également planteurs pour Saint-Louis Sucre, ils commandent chaque année environ 1100 t de pulpes surpressées qu’ils stockent en silo. 

David Boudet

Ma ferme (située à Albert dans la Somme) et celle de mon frère sont distantes de 25 km. Nous gérons deux troupeaux de 110 vaches. Pour nous, les pulpes c’est un aliment appétant et riche en énergie, qui est devenu un aliment incontournable pour nourrir leurs animaux.

SLS : Depuis quand utilisez-vous des pulpes de betteraves pour nourrir vos vaches laitières ?

David Boudet : « Mon père et mon grand-père achetaient déjà des pulpes pour leur animaux quand ils étaient en activité. Je dirige aujourd’hui l’exploitation avec mon frère Franck et nous continuons à nous approvisionner auprès de Saint Louis Sucre pour nourrir nos 220 vaches. Chaque année, dès le début de campagne, nous commandons des pulpes, en espaçant les livraisons selon la place disponible pour le stockage. À la fin du mois de décembre, quand une partie du maïs ensilage a été consommée et que nous avons davantage de place dans les silos, nous en achetons à nouveau une plus grosse quantité afin d’avoir des réserves jusqu’au mois de septembre de l’année suivante. Au total, chaque troupeau consomme environ 550 t de pulpes par an, soit une consommation annuelle de 1100 t pour notre exploitation ».

Les vaches reçoivent chaque jour 40 kg de maïs, 10 kg de pulpes surpressées, 1 kg de paille hachée et des tourteaux mélangés de soja et colza.

David Boudet incorpore de la pulpe surpressée dans la ration : un aliment appétant et riche en énergie.

Le silo ne dépasse pas 2 m de hauteur afin de maintenir un front d’attaque stable.

SLS : Comment conservez-vous ces pulpes ?

David Boudet : « Les pulpes surpressées affichent généralement un taux de matière sèche de 27 %. Elles sont stockées comme de l’ensilage. Les camions déchargent la marchandise directement dans un silo en béton. En principe, la livraison s’effectue en une seule journée. Nous reprenons le tas au fur et à mesure avec un télescopique pour bien l’égaliser et surtout bien le tasser afin de chasser l’air. Mieux vaut éviter de monter à plus de deux mètres, car un tas trop haut a tendance à s’effondrer au moment de la reprise. Ensuite, il chauffe et la qualité se dégrade. Généralement, nous attendons le lendemain pour poser la bâche, cela favorise le démarrage de la fermentation lactique. Pour assurer un maximum d’étanchéité, nous posons souvent de la bâche sur les murs des côtés du silo. Le dessus est fermé par un premier film de type polyane anti-air que nous couvrons ensuite avec de la bâche noire. Il est conseillé d’attendre trois semaines avant d’ouvrir le silo. C’est un produit qui se garde bien à long terme et qui chauffe moins facilement que du maïs en été. À conditions tout de même d’avoir un front d’attaque pas trop large et d’avancer rapidement ». 

Les années où nous manquons de pulpes en fin de saison et que les vaches reçoivent plus de maïs, nous constatons systématiquement une baisse de production.

SLS : Combien en distribuez-vous ?

David Boudet : « La ration moyenne de nos vaches comprend une base de 40 kg de maïs, avec 10 kg brut de pulpes, 1 kg de paille de blé broyée et 4 kg d’un mélange de tourteaux de soja et de colza. Les vaches reçoivent aussi entre 0 et 3 kg d’aliments distribués au DAC. Je déconseille de distribuer plus de 10 kg de pulpes par tête car au-delà on s’expose à des risques d’acidose. Pour les mêmes raisons, il est important dans ce type de ration d’apporter des fibres par le biais de la paille et aussi d’éviter d’hacher les brins de maïs en dessous de 20 mm de longueur. Je distribue tout cela avec un godet mélangeur sur mon télescopique. Je commence par faire tomber du maïs au pied du front d’attaque. Puis je vais chercher un godet de pulpes, ce qui correspond à une tonne, que je dépose régulièrement sur le maïs. Ensuite, j’ajoute par-dessus la paille et les tourteaux et je recharge le tout avec le même godet pour le distribuer à l’auge. La pulpe est un aliment essentiel dans notre ration car il cumule plusieurs avantages : dilution de la quantité d’amidon provenant du maïs, apport d’’énergie et amélioration de l’appétence de la ration. Les années où nous manquons de pulpes en fin de saison et que les vaches reçoivent plus de maïs, nous constatons systématiquement une baisse de production ». 

Godet mélangeur