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www.saintlouis-sucre.comDéjà expérimenté depuis 2 ans par Südzucker sur sa ferme expérimentale, le robot FarmDroïd est étudié en France dans le cadre du programme Mont Blanc. Avec notamment comme objectif la réduction des IFT.
Conçu par la famille Warming d’origine danoise, le robot FarmDroïd FD20 suscite de plus en plus d’intérêt en France. Déjà vendu dans six pays dont l’Allemagne, le FD20 est commercialisé sur le territoire français par la société Stecomat.
De nombreux essais sont mis en place pour étudier de près ce robot multifonctionnel de seulement 800 kg. « Sur une même parcelle, le FarmDroïd est conçu pour semer puis désherber sur le rang et l’inter-rang », précise Stéphane Lebègue, commercial chez Stecomat. Même si cet outil est surtout convoité par les producteurs en agriculture biologique, Saint Louis Sucre, à travers le programme Mont Blanc, souhaite étudier ce robot en système conventionnel dans le but de réduire les IFT.
« Contrairement à d’autres robots, le FD20 ne fonctionne pas par lecture optique, indique Stéphane Lebègue. Son principe de fonctionnement est basé sur la géolocalisation grâce au système GPS RTK ». Le robot mémorise le positionnement de chaque graine semée sur le rang. La géolocalisation lui permettra par la suite de désherber l’ensemble de la parcelle en passant autour de chaque plante avec une précision à quelques millimètres près, contre 2 à 3 cm pour l’utilisation d’un GPS RTK pour un tracteur.
Le robot FarmDroïd dispose de six éléments semeurs, inspirés des semoirs classiques. Un clapet laisse tomber la graine selon les paramètres enregistrés. Dans le cas de l’essai, elles ont été placées tous les 18 centimètres. La profondeur de semis est réglée par deux vérins électriques et une roue plombeuse à l’arrière.
Ses trémies situées au-dessus de chaque élément semeur sont prévues pour contenir plus d’une dose de semences de betteraves.
100 % autonome d’un point de vue énergétique grâce à ses panneaux solaires et ses batteries, il peut travailler seul de jour comme de nuit à une vitesse d’avancement avoisinant les 750 mètres par heure au semis.
Une fois les semis terminés, le FD20 est équipé de fils d’acier faisant office de lames, pour biner l’inter-rang, et de socs actionnés de gauche à droite pour désherber le rang. Aujourd’hui le robot ne désherbe que l'inter-rang. Quand les plantules seront plus fortes le FD20 pourra désherber le rang.
Exploitant à Estrées Saint Denis dans l’Oise, Florian Strube cultive 250 ha dont une partie en légumes de plein champ en agriculture biologique. Sur ses 36 ha de betteraves menés en agriculture conventionnelle, 12 ha sont mis à disposition pour les essais du programme Mont Blanc. 4 ha sont dédiés au suivi du FarmDroïd.
« Les semis ont été réalisés le 4 avril 2021, sur une parcelle de sol limoneux de très bonne qualité », explique M.Strube. Sur sa parcelle, l’agriculteur travaille en non labour. « J’ai passé le chisel au début de l’hiver pour détruire le couvert d’interculture. Au printemps, j’ai effectué un passage de décompacteur avant le semis des betteraves. Exceptée la partie de l’essai consacré au FD20, j’ai réalisé les semis avec un semoir de précision Monosem. »
Pour M.Strube, ce robot FarmDroïd représente les nouvelles solutions technologiques du futur. « Le FD20 a une conception assez simple mais bluffante. Il repère 114 000 points par hectare, c’est considérable ! » Le robot est prévu pour une utilisation de 20 hectares pour une même culture. Les 4 ha de la plate-forme d’essais dédiés au robot ont été réalisés en 22 heures, la vitesse d’avancement ne pouvant pas dépasser 1 km/h pour des raisons de sécurité et de réglementation.
Pour Hervé Van Hoecke, inspecteur de culture à Roye, il y a une place sur le marché pour ce type de matériel. « J’avais hâte de recevoir le robot sur notre essai Mont Blanc chez Monsieur Strube. Le voir évoluer de manière autonome sur un semis de betterave est très impressionnant. C’est efficace et je n’ai pas été déçu ! Sa conception est simple. Il dispose de quatre panneaux solaires, de deux batteries, de trois roues dont une roue folle située à l’avant et des disques semeurs en plastique conçus par imprimante 3D. » Le repérage des graines par mémorisation GPS et pas par reconnaissance optique réduit le coût de ce type d’outil automatisé.
Au sein des essais, l’objectif du programme Mont Blanc est de trouver des solutions pour produire le plus durablement possible. « N’oublions pas que ces alternatives restent dépendantes des conditions météo et de la typologie de la parcelle ! Nous sommes dans une phase de découverte et d’apprentissage sur l’utilisation de ces nouveaux outils. Pour réduire son amortissement, la combinaison avec d’autres cultures spécifiques est à envisager. Je crois donc franchement en l’avenir de ce robot. Il pourra apporter de nouvelles solutions techniques (semis autonome, désherbage mécanique, …), organisationnelle et économique à nos productions de betteraves. À travers cet essai Mont Blanc, nous veillerons à donner régulièrement un maximum d’informations pour que nos planteurs évaluent au mieux cette solution technologique pour leur entreprise. »
Sur la parcelle d’essais, en plus d’un essai désherbage traditionnel avec objectif de réduction des IFT, 4 ha sont consacrés au FD20. Deux modalités sont suivies, en comparaison d’un témoin 100 % en désherbage chimique.
La largeur de chaque modalité correspond à un passage de pulvé, soit 36 m. L’écartement entre graines est de 18 cm sur un inter-rang de 45 cm. La profondeur de semis est de 2.5 cm.
« Le désherbage avec le robot se gère comme du désherbage mécanique. L’intérêt du robot est de pouvoir désherber régulièrement après un semis de betteraves. L’efficacité de son désherbage est fortement augmenté car il détruit les adventices à leurs stades les plus jeunes. » prévient Ughau Debreu, apprenti chez Saint Louis Sucre.
Réduction des IFT de 70 %
100 % du désherbage réalisé avec le FD20
Remarque pour les deux modalités : le nombre de passages avec le robot sera déterminé en fonction des conditions météo, de la croissance des betteraves et de la limite de passage du robot.
Au 22 avril, les semis réalisés au semoir de précision et avec le robot ne montrent pas de différence de levées.