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Une campagne sirop pas comme les autres
L’année 2020 restera longtemps dans les esprits. Les mesures sur le Covid-19 et le confinement auront marqué le début de la campagne sirop.
Les directeurs des sites de Roye et d’Etrépagny sont unanimes : « il fallait avant tout préserver la santé et la sécurité de tous les collaborateurs pour travailler sereinement. Chacun était au rendez-vous dès le démarrage pour se concentrer sur sa tâche tout en adoptant des gestes barrières. »
Josse Foucart
Directeur de l’usine de Roye.
À Roye, la campagne sirop a commencé le 16 mars en plein lancement du confinement. « C’était un sacré challenge de démarrer au moment où la France se confine, remarque Josse Foucart, directeur de l’usine de Roye. C’est une fierté pour nous d’avoir réussi à nous adapter aussi rapidement. »
Alain Masereel
Directeur de l’usine d’Etrépagny.
Le défi a également été relevé sur le site d’Etrépagny dont la campagne sirop a débuté le 27 avril. Alain Masereel, directeur de l’usine, considère que « cette année est particulière. Le contexte nous a conduit à une organisation spécifique afin que chacun puisse se sentir rassuré et travailler en toute sécurité. »
« Le stockage est notre performance »
90 jours, c’est la durée de la campagne sirop prévue cette année sur le site de Roye. « Ce sera la plus longue depuis longtemps ! Cette durée peut devenir notre normalité. Faire des campagnes sirop proches de 100 jours nous paraît raisonnable eu égard à nos capacités et à notre organisation. Nous sommes autonomes en termes de stockage. Nous avons les capacités de nous adapter pour valoriser au mieux nos produits et nos co-produits et permettre ainsi la performance économique de l’entreprise. Aujourd’hui, nous stockons environ 40 % des sirops produits en campagne betteravière », indique Josse Foucart.
La campagne sirop est une opportunité pour les usines. Elle offre la possibilité d’exploiter l’outil industriel au maximum de ses capacités pour cristalliser plus de sucre. « Pour le client, c’est totalement identique que le sucre soit produit pendant la campagne betteravière ou pendant la campagne sirop. Il faut plutôt raisonner notre logistique et produire en permanence du sucre pour répondre continuellement à la demande quantitative et qualitative», explique Alain Masereel.
La première source d’économie d’énergie, c’est la régularité et la fiabilité de l’usine - Josse Foucart.
Organisation et rigueur
Cette campagne sirop s’accompagne d’une certaine complexité quant à l’organisation annuelle du travail. C’est un véritable défi pour les équipes qui enchainent cette activité après une longue période de campagne betteravière. « À Roye, nous avons démarré la campagne sirop seulement un mois après la fin des réceptions de betteraves. Durant ce court laps de temps, il a fallu faire la maintenance et les améliorations nécessaires dans l’usine et mettre les équipes au repos. Il n’y a plus réellement de période creuse sur l’année. Il faut donc anticiper afin de gagner en efficacité et en productivité », affirme Josse Foucart.
À Etrepagny, Alain Masereel rencontre la même problématique. « Les périodes de campagne, de plus en plus rapprochées, nécessitent de l’organisation et de la rigueur. Nous devons réfléchir à la meilleure combinaison logistique possible pour être flexible et optimiser nos activités. Plus la campagne de betteraves sera longue, plus nous stockerons de sirop. Ce stockage représente actuellement un tiers de notre production. »
Deux campagnes complémentaires
Les deux usines se sont lancées dans un projet de réduction des consommations d’énergies pour répondre aux enjeux environnementaux de demain. « Ce sont les deux campagnes réunies qui font l’optimisation énergétique et la complémentarité économique de nos outils industriels », explique Alain Masereel. « Plus on cristallise de sucre par jour, plus on fait d’économies d’échelle, complète Josse Foucart. L’augmentation de la cadence journalière améliore nos performances énergétiques et diminue par conséquent les quantités de CO2 rejetées dans l’air par tonne de sucre produite. »
Il est trop tôt aujourd’hui pour mesurer l’impact du Covid 19 sur notre activité. Mais on voit que le sucre est une valeur sûre pour les foyers et nous continuerons à produire pour répondre à cette demande - Alain Masereel.
