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Dans le cadre de la transition agroécologique, comment peut-on mesurer l’effet vertueux des pratiques agricoles sur le sol ? Aussi, pour répondre à cette question, La Ferme Digitale, association de plus de 120 start-up, organisait le 27 février pendant le Salon de l’agriculture, un partage d’expérience. Invités à cet échange mené par Anne Le Soudéer de la start-up Socleo : trois acteurs impliqués dans le suivi de la couverture des sols. Il s’agit d’Antoine Lefebvre, cofondateur de Kermap, d’Ughau Debreu, responsable de la durabilité agricole chez Saint Louis Sucre et de Benoît Guilbert, planteur Saint Louis Sucre dans le Pas-de-Calais. En préambule, ce dernier rappelle sa vision de l’agroécologie :
« Un système avant tout productif, qui prend en compte le sol et la plante, vertueux à l’échelle de la parcelle et de l’ensemble de l’exploitation ».

Maximiser le rôle du végétal pour stocker du carbone

S’il expérimente des itinéraires techniques en agriculture de conservation depuis 2017, Benoît Guilbert estime essentiel d’être accompagné pour progresser. « La transition agroécologique, je n’aurai jamais terminé, souligne-t-il. Dès qu’on maximise une pratique, on engage la parcelle et son environnement dans un monde plus vivant. » Aussi, il participe au programme de suivi de couverture des sols que propose Saint Louis Sucre depuis 2023 avec l’appui de Kermap. Son objectif ? : « Trouver toutes les périodes où je peux mettre du végétal entre deux cultures de rente afin d’agrader mes sols en matière organique. »

Il fait partie des 302 planteurs Saint Louis Sucre volontaires dont les parcelles de betteraves sont surveillées par satellite. « La couverture des sols, c’est la clé d’entrée de la transition agroécologique telle que nous la concevons chez Saint Louis Sucre, indique Ughau Debreu. Pour mesurer les progrès, la solution Kermap est mise en application. En complément, tous les inspecteurs de culture sont formés cette campagne. » Leur mission est d’aider les planteurs à s’engager sur la voie de l’agriculture régénératrice, laquelle constitue le socle de la transition agroécologique.

Le déploiement de l’agriculture régénératrice est notamment mesuré avec le taux de couverture des sols. 

Diagnostic de couverture des sols non opposable

La durée de l’interculture doit être optimisée en jouant sur le choix variétal, la date de semis et de récolte. Chaque agriculteur volontaire dispose alors d’un état des lieux précis. « Une transition nécessite d’avoir un diagnostic objectif et non opposable, ce qu’apporte le suivi régulier par satellite, complète Antoine Lefebvre, cofondateur de Kermap. L’entreprise fournit le nombre de jours où le sol est couvert. « Notre savoir-faire consiste à enlever les biais que peuvent créer les voiles nuageux ou la proximité d’espaces boisés », ajoute-t-il. Les analyses s’affinent avec l’aide d’Earthworm.
Ensuite, outre les images, Saint Louis Sucre fournit aux planteurs un graphique du taux de couverture, du 1er octobre au 31 septembre, date d’arrachage des betteraves. « À partir de ce bilan nous ouvrons un dialogue technique », complète Ughau Debreu.

« Impartiales et simples » constituent les deux atouts clés des éléments fournis par Saint Louis Sucre et soulignés par Benoît Guilbert. « Il suffit juste de valider si l’on accepte qu’une photo soit prise à chaque passage de satellite ». Ce suivi apporte un autre angle de vue, en complément du tour de plaine et des photographies par drone.

Retenu comme un critère de durabilité dans le cadre de la démarche RSE de Saint Louis Sucre, le taux de couverture est un moyen d’impulser la transition, de l’évaluer afin de créer une chaîne de valeur. In fine, l’objectif du groupe sucrier est d’obtenir 30 % des planteurs certifiés agriculture régénératrice en 2030.