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L’Europe occupe une place mineure sur le marché du sucre mondial face aux majors que sont le Brésil, l’Inde et la Thaïlande. Néanmoins, le Brésil ne pourra pas, seul, nourrir le monde avec son sucre de canne. Des contraintes logistiques dans ses ports ralentissent ou handicapent les expéditions. Le frein mis cette année par l’Inde sur ses exportations, les prévisions de mauvaises récoltes dans la zone asiatique, la forte probabilité d’apparition de l’événement climatique El Niño, risquent de faire baisser un peu plus les stocks. La balance mondiale (production /consommation) devrait finalement dégager pour 2022/2023 un léger excédent (0,4 à 1 Mt) voire s’approcher de l’équilibre. Conséquence, les perspectives d’un prix du sucre blanc élevé sont bonnes sur la période à venir, notamment en Europe. « Saint Louis Sucre sera à nouveau en mesure de rémunérer ses planteurs avec un prix attractif », avertit Daniel Calmejane, directeur des ventes export et Industrie chez Saint Louis Sucre.

L’Inde

La récolte 2023 n’est pas annoncée bonne, les exportations ne sont plus subventionnées et le gouvernement indien vient de confirmer l’arrêt des exportations au titre de la campagne 2022/2023 au-delà des 6 millions de tonnes déjà mises sur le marché.

L’avis de Daniel Calmejane : « Nous estimons, au maximum, un volume d’exportation de l’ordre de 3 millions de tonnes l’année prochaine, peut-être moins. L’Inde sera en période électorale en 2024. Le gouvernement en place ne souhaitera pas voir le prix du sucre s’envoler sur le marché intérieur et sera peu enclin à autoriser des exportations. »

Le Brésil

La campagne qui commence dans le Centre Sud du Brésil s’annonce bonne. Néanmoins, la pression logistique est élevée dans les ports brésiliens où le sucre est cette année en concurrence avec d’autres matières premières agricoles (notamment le soja, et le maïs), dont la production a explosé. De plus, le probable passage de l’évènement climatique El Niño cet été pourrait s’accompagner de pluies qui pourraient entraîner une récolte de canne moins bonne.

L’avis de Daniel Calmejane : « Nous anticipons une très forte congestion dans les ports brésiliens qui pourra avoir une incidence sur la disponibilité réelle des sucres brésiliens jusqu’à l’automne, à une période où seul le Brésil peut satisfaire les besoins des pays importateurs. L’équilibre éthanol/sucre est quant à lui actuellement favorable au sucre, mais il est difficile d’imaginer que le pourcentage de la production réservé au sucre puisse à nouveau augmenter l’année prochaine. »

La Thaïlande

Pas de miracle attendu, avec une production annoncée à la baisse et le risque de sécheresse avec l’événement climatique El Niño.

L’Europe

Devenu un acteur mineur sur le cours mondial, la présence de l’Europe à l’export reste marginale. La campagne 2023/2024 risque d’entraîner une nouvelle baisse des exportations.

L’avis de Daniel Calmejane : « L’Europe en 2022/2023 et 2023/2024 restera déficitaire, le prix intérieur est actuellement plus attractif que la parité à l’exportation, nous n’anticipons pas un programme d’exportation en hausse, alors que les importations de sucre de canne devraient à nouveau dépasser les 2 millions de tonnes. »