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En participant à l’appel à recensement d’initiatives du Contrat de Solutions en faveur des pollinisateurs, la ferme d’Étrépagny veut montrer le rôle des aménagements avec infrastructures agroécologiques pour préserver la biodiversité.
 

La ferme agroécologique d’Étrépagny fait partie des cent dossiers déposés sur le site du Contrat de Solutions suite à un appel à recensement d’initiatives en faveur des pollinisateurs. Clôturé le 28 février, ce recensement vise à établir une cartographie des aménagements et des actions mises en place au sein des agrosystèmes. Il sera reconduit chaque année jusqu’en 2026.

Rassemblant 45 acteurs du monde agricole, le Contrat de Solutions s’est vu confier en juillet 2022 le pilotage de l’axe 6 du Plan pollinisateurs : « Partage des pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs. » Un comité scientifique va valider le caractère reproductible de chaque initiative au-delà du rôle pour préserver les pollinisateurs. L’objectif est que les agriculteurs s’inspirent de ces actions pour les déployer sur leur parcelle.

« Dispositif haies » présenté au Contrat de Solutions

Pédagogie et reproductibilité, sont aussi la vocation des aménagements en faveur de la biodiversité installés par Saint Louis Sucre sur sa ferme agroécologique. Aussi, l’entreprise a candidaté avec son dispositif de 2,175 km de haies plantées en 2021. Les dix espèces offrent une alimentation en continu aux abeilles et pollinisateurs sauvages. « En complément des cultures mellifères, tel que le colza, les pollinisateurs doivent pouvoir disposer d’un bol alimentaire suffisant tout au long de la période de butinage, explique Clément Bunias, apprenti ingénieur chez Saint Louis Sucre. La floraison étalée des espèces que nous avons choisies évite les périodes de disettes. » Plusieurs pièges à pollinisateurs sauvages sont installés dans différents milieux de la ferme pour mesurer la pertinence de ces infrastructures et d'évaluer leur attractivité.
 

Semis de bandes mellifères

« Des bandes fleuries vont être semées courant avril avec un mélange de plantes mellifères cumulant 0,5 ha de SIE (surface d’intérêt écologique). Le mélange de jachère mellifère est éligible pour la PAC et comprend différentes espèces telles que du sarrazin, du tournesol, du mélilot blanc, de la luzerne, du sainfoin, de la vesce velue, de la moutarde blanche et brune ainsi que du trèfle d’Alexandrie et du trèfle blanc nain. L’objectif est aussi de montrer que ces actions sont reproductibles dans les exploitations en rotation betteravière. Elles témoignent du partenariat entre apiculture et agriculture. »
 

D’ailleurs, les quatre ruches installées sur la ferme agroécologique à proximité de la parcelle de luzerne ont reçu la visite de Thibaut Noël, cofondateur de la société Bto’Bees pour un bilan en sortie d’hiver : « L’objectif de ce rendez-vous annuel est de vérifier la bonne santé de l’essaim et de préparer la ruche pour anticiper la période de butinage, a-t-il expliqué. À partir du 15 avril, les fleurs seront omniprésentes dans la nature et la disponibilité en pollen conséquente. Ce point est donc l’occasion de préparer les ruches avec suffisamment de cadres, utiles aux développement des larves. »