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Pour travailler des betteraves avec une qualité constante, les usines de Roye et d’Étrépagny ont opté pour le bâchage systématique des silos dont l’enlèvement est programmé au-delà du 10 décembre.

Elles proposent une prestation de service clé en main pour mécaniser l’opération. Le défi est d’obtenir 100 % des silos protégés de cette façon. Il est pratiquement atteint !

Dans ce cadre, les usines font appel à des entreprises de travaux publics, des ETA ou des agriculteurs. « Nous avons généralisé le bâchage mécanisé pour les silos ramassés par un avaleur, explique Benoist Couraye du Parc, inspecteur de culture sur le secteur d’Étrépagny. La pose de la bâche est plus simple car sa largeur correspond à celle du silo configuré pour ce type de ramassage. »

La programmation des chantiers revient aux inspecteurs de culture.

« Nous démarrons la campagne de bâchage dès que possible, précise Henry Wattel, inspecteur de culture sur le secteur de l’usine de Roye. À la date limite du 10 décembre, il restera un tiers voire la moitié de la récolte de betteraves en silo. Le travail effectif est considérable. »

Protection efficace grâce au bâchage mécanique

Une bâche posée manuellement risque de s’envoler ou de ne pas couvrir intégralement le silo.
« Le bâchage systématique des silos apporte avant tout une protection efficace des betteraves contre le gel, indique Benoist Couraye du Parc. Il permet une meilleure conservation des racines lorsque les campagnes sont longues. Approvisionnée en continu, l’usine dispose d’une marchandise stable. »
Avec une prestation mécanisée, place aux bâches plus techniques, composées d’un tissu déperlant à base de polypropylène. « Cette matière facilite la circulation et l’évaporation de l’air. Elle empêche aussi l’eau de pluie de s’infiltrer dans le silo, complète Benoist Couraye du Parc. Résultat : nous constatons moins de pourritures, de moisissures et de repousses qu’avec les anciennes bâches noires. » Ces dégradations se traduisent par une perte de rendement et une moindre richesse en sucre. De leur côté, les inspecteurs de culture restent très vigilants quant à la qualité des arrachages et du scalpage des betteraves afin de limiter au maximum les pétioles dans le silo. Henry Wattel complète : « La cercosporiose est également responsable de la mauvaise conservation des racines en tas. Lors de l’arrachage, les feuilles malades et mortes se retrouvent dans le silo et provoquent son échauffement. »

Bâcher pour faciliter le déterrage

Bien couvert, le silo se maintient au sec. La terre collée à la betterave s’effrite. Conséquence, le déterrage devient plus efficace ; les bennes transportent plus de betteraves. L’impact se ressent aussi à l’usine. « Lorsque nous chargeons de la terre, nous devons ensuite la traiter puis la stocker avant de l’épandre, complète Benoist Couraye du Parc. Nous avons donc tout intérêt à en ramener le moins possible. En bâchant efficacement les silos tout le monde y gagne, y compris l’agriculteur qui réduit sa tare terre et reçoit un bonus. »

Une réponse face au manque de main-d’œuvre et à la pénibilité du travail

Enfin, la mécanisation de cette prestation répond aux problématiques de nombreux exploitants du manque de main-d’œuvre, et d’organisation des chantiers en toute sécurité. « Le débâchage manuel se révèle parfois très fastidieux, prévient Henry Wattel. Si la bâche est gorgée d’eau ou gelée, elle devient très lourde et quasiment impossible à enlever sans l’abîmer ou la déchirer. Sa conservation et son stockage s’avèrent également contraignants ce qui n’est pas le cas avec la prestation mécanisée. Même mouillée, la bâche s’enroule sur le tube et peut être stockée dans un hangar au sec. Elle pourra être réutilisée les années suivantes. »

Pour les usines, le bâchage mécanisé est l’assurance de ramasser des betteraves protégées et saines.

Aide financière de la sucrerie pour le bâchage

La prestation de bâchage/débâchage mécanique demande une participation financière de la part des planteurs. Une fois les racines couvertes, le planteur reçoit une prime car la protection participe au maintien des bonnes cadences des usines.
Ce service est clé en main, l’agriculteur n’a plus rien à gérer. Cependant, en cas de refus, il peut toujours réaliser les opérations de bâchage/débâchage manuellement et bénéficiera aussi de l’aide. La sucrerie se charge de l’approvisionnement en bâches polypropylène (Toptex ou Velitex) de 25 et/ou 35 mètres de long. 

Retrouvez le témoignage de Sébastien Pruvost de la société SPprestagri qui réalise le bâchage mécanique.

Benoist Couraye du Parc, inspecteur de culture :

« Généralement, un agriculteur qui a bénéficié une première fois de la prestation revient rarement au bâchage manuel ».

Henry Wattel, inspecteur de culture :

« Nous cherchons à généraliser le bâchage mécanisé sur l’ensemble des secteurs d’enlèvements de la sucrerie ».

Les betteraves bâchées avec un matériau transpirant et déperlant sont maintenues au sec. Elles disposent des caractéristiques qualitatives recherchées pour la bonne marche de la sucrerie.
Les betteraves bâchées avec un matériau transpirant et déperlant sont maintenues au sec. Elles disposent des caractéristiques qualitatives recherchées pour la bonne marche de la sucrerie.