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Les betteraves ne seront plus protégées en 2023 avec les traitements de semences à base de néonicotinoïdes. Le dispositif de dérogation 120 jours pour des substances déjà interdites a été jugé illégal par la Cour de justice européenne, faisant l’objet d’un arrêt publié le 19 janvier 2023.

Cette situation ne doit pas déboucher sur une impasse technique pour les planteurs. Aussi, le service agronomique de Saint Louis Sucre, en lien avec l’ITB, élabore une stratégie de protection des betteraves fondée sur une meilleure connaissance de la période d’émergence des populations de pucerons. Leur évolution est modélisée pour intervenir avec plus de précision dans le cadre d’un programme insecticide. « Nous souhaitons nous appuyer sur une combinaison de solutions pour maîtriser les populations de pucerons, explique Ophélie Bolingue, responsable agronomique Saint Louis Sucre. Toutefois, en attendant que l’évaluation des méthodes alternatives soit finalisée notamment dans le cadre du PNRI, notre stratégie est de mieux suivre les pucerons pour agir au mieux avec les solutions insecticides. »

Jouer la carte de l’agronomie

En complément de l’observation, des leviers agronomiques peuvent aussi être activés dès le semis. Les betteraves sont sensibles à la transmission de la virose via les pucerons, de la levée jusqu’à la couverture du rang.
Au-delà de ce stade, le risque de transmission de virose diminue, les pucerons ont plus de difficulté à piquer les feuilles. « L’objectif agronomique est alors d’atteindre le stade couverture du sol le plus vite possible, même si en pratique nous restons dépendants de la météo », complète Ophélie Bolingue.

Connaître les périodes d’attaques grâce aux outils de prédiction

Autre méthode complémentaire mise en œuvre : évaluer les périodes d’attaques des pucerons avec l’outil de prédiction de l’émergence des adultes que des chercheurs de l’UMR IGEPP* de l’Inrae de Rennes ont développé. Ce modèle est utilisé dans le cadre du programme SEPIM (modélisation et gestion des risques) du PNRI. Il calcule à partir d’algorithmes et de données météo, les dates de début de vol, l‘abondance de pucerons et la durée du vol.

Aussi, les premières estimations par grandes régions betteravières annonceraient des périodes de pression pucerons 2023 au-dessus des seuils de nuisibilité (seuil atteint lorsque plus d’une betterave sur 10 est touchée par au moins un puceron aptère vert). Le modèle prévoit leur arrivée autour de la fin avril et tout début du mois de mai pour les secteurs d’Étrépagny et de Roye. « Évidemment, ce sont des estimations que nous croiserons avec nos observations et comptages dans les parcelles du réseau de surveillance, précise Ophélie Bolingue. Ce cadre d'épidémiosurveillance du bassin betteravier Saint Louis Sucre sera fortement renforcé en fréquence et en nombre cette année. Nous vous invitons aussi à démultiplier vos tours de plaine dès la levée des betteraves, afin de surveiller vos parcelles et d’agir sans délai en cas de seuil atteint. »

La protection insecticide en végétation sera conseillée sur la base des observations au champ. L’alternance des familles chimiques devra être respectée afin de prévenir le risque de résistance des pucerons et de pérenniser le portefeuille de solutions insecticides. Positionner le bon produit au moment le plus adéquat à la bonne dose reste la base des recommandations de traitements phytosanitaires. 

N’hésitez pas à vous rapprocher de votre inspecteur de culture et lui demander conseil.

* L’Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes est une unité mixte de recherche (UMR)

Estimation du risque jaunisse pour 2023

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SAINT LOUIS SUCRE EST AGRÉÉ POUR LE CONSEIL À L’UTILISATION DES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES (N° HN00104)
SAINT LOUIS SUCRE EST AGRÉÉ POUR LE CONSEIL À L’UTILISATION DES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES (N° HN00104)