Pucerons : la bonne odeur du biocontrôle

Détourner les insectes de leur cible plutôt que les détruire ! Cette stratégie de protection des cultures se concrétise en culture betteravière. Pour contrôler les pucerons verts qui transmettent les virus de la jaunisse de la betterave, la voie insectifuge pourrait être une solution durable. Néanmoins, en fonction de la pression des pucerons, elle restera à associer à d’autres méthodes.

Renforcer la boîte à outils pour contrôler le puceron vert

Agriodor, société française, s’est intéressée tôt au pouvoir olfactif des plantes sur le comportement des insectes. Grâce à leurs antennes, les insectes décodent les odeurs des végétaux pour s’en nourrir et s’en servir d’habitat pour s’y reproduire. Ainsi, les composés volatils de la famille des kairomones les attirent ; les allomones, répulsives, les dissuadent de s’attaquer à l’émetteur. Les parfums élaborés par Agriodor pour contrôler le puceron vert de la betterave appartiennent à cette seconde catégorie : ils repoussent l’insecte.

Niveau d’efficacité à confirmer en 2023

Dans le cadre du PNRI, Saint Louis Sucre mène cette année un essai avec la société Agriodor. Différentes associations d’odeurs ont été composées par cette entreprise afin de repérer les parfums qui freineront le plus l’installation des pucerons sur les jeunes betteraves. Formulés sous forme de granulés, les diffuseurs ont été appliqués avec un épandeur à engrais avant les premiers signalements de vols de pucerons. La durée d’action est de 15 jours. L’objectif est de diminuer tôt le niveau d’infestation des populations de ravageurs en cas de pression faible à moyenne. Dans ce cadre, les essais menés en 2022 avec l’ITB se sont révélés intéressants. Ceux reconduits en 2023 doivent confirmer les résultats et permettre à Agriodor d’affiner sa solution de biocontrôle dans une année à pression forte en pucerons.