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« Je pense que la betterave a de l’avenir. Nous sommes dans une zone, entre la France et la Belgique, reconnue pour la qualité des sols et le savoir-faire des betteraviers. » Le 25 octobre, en clôture de son discours annonçant la reconduction du PNRI, Marc Fesneau a envoyé un signal fort sur la volonté de l’État de soutenir une filière essentielle à l’économie des territoires et à la souveraineté alimentaire. Le ministre a aussi rassuré les planteurs sur l’indemnisation en cas de dégâts dus à la jaunisse cette année.

Avant l’allocution du ministre, Alexandre Quillet, président de l’ITB, a rappelé les importantes avancées du PNRI mais avec un succès incomplet à ce jour : « Les alternatives ne sont pas encore suffisamment efficientes pour affirmer que le risque d’impact de la jaunisse est derrière nous. Le PNRI mérite donc de poursuivre sur sa lancée. » Par ailleurs, il a insisté auprès du ministre sur l’indispensable maintien des produits phytosanitaires « actuellement concernés par un questionnement » s’il n’existe pas de solutions alternatives aussi efficaces.

PNRI porteur d’espoir

Face à la problématique de la jaunisse, le PNRI 2 qui va poursuivre sur une période de 3 ans les travaux du PNRI 1, doit accélérer sur les pistes sérieuses.
« Ce n’est pas simple de se passer des néonicotinoïdes, a précisé Marc Fesneau. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore de solutions optimales ; la substitution est impossible en un claquement de doigts ! » Il a aussi souligné l’exemplarité de la démarche collective mobilisant les chercheurs, des entreprises, les experts de l’Institut technique de la betterave, ceux des sucreries et les planteurs.

© Betteravenir 2023 <br/>
Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, lors de l’inauguration du salon Betteravenir le 25 octobre et à propos du PNRI :
© Betteravenir 2023
Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, lors de l’inauguration du salon Betteravenir le 25 octobre et à propos du PNRI :

C’est une démarche exemplaire d’une filière qui s’est unie pour relever un défi majeur. Celui d’une impasse technique liée à la disparition de produits insecticides.

Alexandre Quillet, président de l’ITB, a salué les avancées du PNRI. Il a aussi souligné le succès incomplet de ce plan de recherche.
Alexandre Quillet, président de l’ITB, a salué les avancées du PNRI. Il a aussi souligné le succès incomplet de ce plan de recherche.

Cette année, le service agronomique de Saint Louis Sucre a participé à trois types d’essais : l’effet de l’huile de paraffine sur les pucerons et l’expression de la jaunisse, la perturbation des pucerons par les plantes compagnes et celle par les médiateurs chimiques. Ces pistes doivent être approfondies. « L’État a annoncé être au rendez-vous des moyens financiers pour prolonger le PNRI. Nous sommes pleinement investis dans ce programme de recherche et confiants pour trouver une issue avec des solutions combinatoires, commente Thomas Nuytten, directeur betteravier Saint Louis Sucre.

Menée en parallèle avec le SAS-ITB, une expérimentation évalue le comportement des variétés de betteraves inoculées par les virus de la jaunisse. D’ailleurs, le ministre fonde en grande partie ses espoirs sur la génétique. Il a aussi rappelé le soutien de la France au projet de réglementation sur les Nouvelles techniques génomiques (NGT) (lire encadré) : « Les NBT ou NGT, sans être la solution pour tout, vont répondre à des impasses techniques liées aux maladies et aux ravageurs ainsi qu’à celles associées au dérèglement climatique, tout ceci se combinant ».

Présentation de la stratégie de Saint Louis Sucre à horizon 2040

« La betterave a de l’avenir » est aussi la devise affichée par Saint Louis Sucre sur son stand à Betteravenir. Fil conducteur de ses réunions avec les planteurs organisées en juin dernier, cette accroche témoigne de la place centrale de la betterave dans la stratégie du groupe Südzucker.

Saint Louis Sucre porte un projet d’envergure pour répondre aux attentes sociétales de réduction des utilisations d’intrants et de décarbonation de la filière betteravière. Sans faire de concession sur la rentabilité de la culture, des expérimentations sont menées sur la ferme agroécologique d’Étrépagny et dans le cadre du programme Mont Blanc. Pour atteindre la neutralité carbone en 2042, le groupe accompagne les planteurs dans cette transition agricole. Un objectif de 30 % de planteurs engagés dans l’agriculture régénératrice des sols à horizon 2030 a notamment été présenté aux membres de la filière venus à la rencontre des équipes sur le salon Betteravenir.