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C’est toujours mi-septembre que l’on sait si la pratique culturale choisie pour implanter un couvert végétal après la récolte du blé a été judicieuse. Cette année, sur la ferme agroécologique d’Étrépagny, un couvert a été semé après la moisson du blé sur la parcelle qui va accueillir les féveroles. Ces légumineuses entrent dans le cadre du plan protéines de Saint Louis Sucre.

Résidus de pailles en tas : gare aux limaces !

Le mélange est constitué de moutarde brune, de trèfle d’Alexandrie, de phacélie et d’avoine brésilienne. Trois mois après le semis, place au bilan. La levée générale du couvert s’est avérée difficile. En effet, la quantité de pailles non enfouie restituée par la culture précédente a freiné le développement des plantes. Ce volume de résidus au sol a donc servi d’habitats pour les limaces offrant un lieu idéal pour la reproduction. Sans surprise, lors de la germination des couverts, elles ont consommé les cotylédons les plus appétents. Néanmoins, la diversité des espèces plantées avec une levée échelonnée a permis de sécuriser le développement de ce mélange qui se révèle aujourd’hui satisfaisant.

Conditions sèches : maintenir les résidus broyés en surface

Fin juillet, le temps est redevenu sec. Deux passages de herse à pailles à 15 jours d’intervalle ont été réalisés. L’outil défibre les résidus de céréales afin d’accélérer leur dégradation. Entre les deux passages, le soleil assèche les pailles. Conséquence, elles se brisent plus. « C’est bien l’effet recherché en complément des outils », ajoute Clément Bunias, responsable de la ferme d’Étrépagny.

En contact avec la terre, la biomasse va progressivement se décomposer tout en protégeant le sol. Essentielle au moment du semis, la fraîcheur du profil cultural est ainsi maintenue. De plus, la paille, suffisamment déchiquetée, n’obstrue pas la levée du couvert.

Dans des conditions plus humides, les pailles sont à travailler superficiellement sur 3 cm pour assurer la décomposition en surface. La surface de contact entre la paille et la terre doit être suffisamment maximisée. Le travail du sol permet également de casser le cycle reproductif des limaces dont le développement est favorisé par ces conditions humides.

Octobre 2023 - Ponte d’œufs de limace dans le couvert précèdent l’implantation de notre culture de betteraves 2024.
Octobre 2023 - Ponte d’œufs de limace dans le couvert précèdent l’implantation de notre culture de betteraves 2024.
Les enseignements clés

Clément Bunias, responsable de la ferme d’Étrépagny

« Avant de penser semis, la gestion des pailles est primordiale. Les techniques d’implantation dépendent des conditions climatiques et doivent être adaptées après la récolte de la culture principale. Ensuite, tout l’enjeu est de conserver de la fraîcheur dans les premiers centimètres du profil cultural lorsque l’humidité du sol est faible. Autre point important : la dégradation des pailles ne doit pas provoquer de "faim d’azote" ».