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Comment déployer l’agroécologie au sein de la filière betteravière ? Pour répondre à cette question qui constitue la trame de son mémoire, Clément Bunias, ingénieur apprenti chez Saint Louis Sucre, s’est appuyé sur le cas concret de la ferme expérimentale d’Étrépagny. Elle est engagée dans la transition agroécologique depuis deux campagnes. « Le premier principe de l’agroécologie repose sur la mise en place de techniques issues de l’agriculture de régénération des sols, rappelle-t-il. Ces pratiques permettent d’améliorer la fertilité des sols, de séquestrer du carbone et de protéger les ressources naturelles telles que l’eau et l’air. Le second principe consiste à installer des infrastructures paysagères dans le but de recréer des habitats propices au développement de la biodiversité. » Valorisée auprès des clients industriels de Saint Louis Sucre, cette démarche nécessite l’acquisition de nouvelles connaissances et un accompagnement technique auprès des planteurs, qu’assurent les inspecteurs de culture de Saint Louis Sucre.

Opérer une transition agroécologique en toute sécurité

Le coût de la transition pour développer l’agriculture de régénération des sols ressort comme le principal enjeu. « Il y a une prise de risques liée à l’appropriation de ces nouvelles techniques sur l’exploitation agricole. Pour assurer la rentabilité financière agricole pendant cette phase de transition, de nouveaux équilibres sont à mettre en œuvre », explique Clément Bunias. Par exemple, le recours à de l'entraide entre voisins agriculteurs pour se prêter du nouveau matériel ou la réalisation de prestation par une ETA est un bon moyen de tester les "innovations machines" sans investir lourdement dès le départ. Le programme Mont Blanc de Saint Louis Sucre est aussi un bon support qui aide techniquement et financièrement les agriculteurs qui entrent dans ces démarches. Conséquence, le risque financier est minimisé et la stratégie de transition peut être plus facilement réajustée.

Couvrir un maximum les sols, réduire le travail du sol, diversifier les espèces présentes : ces pratiques exigent la maîtrise de certaines références et techniques. « Sinon, c’est difficile de franchir le pas », complète Clément Bunias. À nouveau, le principal levier pour développer cette agriculture réside dans l’échange, l’entraide et l’accompagnement. « C’est l’association d’une approche technique et du partage des connaissances qui sera un facteur de succès », ajoute-t-il.

L’accès à la connaissance constitue un frein récurrent pour les agriculteurs. Notre objectif est d’accompagner les planteurs intéressés par la démarche et de partager le savoir.

 

Clément Bunias, ingénieur en charge de la ferme d’Étrépagny de Saint Louis Sucre.
Clément Bunias, ingénieur en charge de la ferme d’Étrépagny de Saint Louis Sucre.

La ferme expérimentale de Saint Louis Sucre : des résultats plus qu’encourageants

Du côté de Saint Louis Sucre, la mise en place d’indicateurs de suivi sur la ferme d’Étrépagny et sur celles déjà engagées dans l’agriculture régénératrice des sols permet de mesurer l’impact de la conversion des systèmes agricoles. Les indicateurs concernent la fertilité organique des sols, les niveaux de rendement, la consommation de produits phytosanitaires et d’engrais, l’évolution des coûts de revient et des Systèmes de gestion (SIG) ou encore le bilan carbone. D’ores et déjà, ces informations révèlent concrètement l’impact positif et vertueux de ce nouveau modèle agricole alors même que la ferme d’Étrépagny se trouve encore en phase de transition. Ces résultats permettront de justifier auprès des clients sucriers la progression des pratiques agroécologiques ainsi que leurs bénéfices. Ce sucre ainsi certifié sera valorisé.

Sur la ferme agroécologique d’Étrépagny, l’objectif est de produire 
un haut niveau de matière sèche notamment grâce aux couverts « Biomax »
implantés systématiquement avant des cultures de printemps.
Sur la ferme agroécologique d’Étrépagny, l’objectif est de produire un haut niveau de matière sèche notamment grâce aux couverts « Biomax » implantés systématiquement avant des cultures de printemps.