Menu

La formation des inspecteurs de culture de Saint Louis Sucre se déroule au plus près des parcelles. Pour la Normandie, la session du 7 octobre a d’abord eu lieu sur la ferme agroécologique de Saint Louis Sucre, puis chez Guillaume Moisy, située non loin d’Étrépagny sur des terres bien plus argileuses. Le lendemain, les inspecteurs du secteur de Roye se sont retrouvés à Hangest-en-Santerre (80), sur la plateforme d’essais de couverts végétaux, avant de visiter une parcelle de Guillaume Bruniaux.

Au-delà du rappel de l’itinéraire technique, la formation permet d’échanger sur les différentes situations agronomiques et pédologiques observées chez des planteurs afin d’adapter les préconisations.

Ne jamais dépasser la floraison

Premier enseignement : pour tous types de sol confondus, la destruction doit intervenir à la floraison. Passé ce stade, les plantes se lignifient. Les résidus se dégradent plus lentement et les micro-organismes mobilisent davantage d’azote au printemps, au détriment de la nutrition de la betterave.
Cependant, une certaine souplesse reste possible. Les conditions douces de 2025 qui ont accéléré la floraison, en sont un exemple. 

« On peut attendre d’avoir jusqu’à 20 % de fleurs avant de détruire le couvert », souligne Jean-Baptiste Leroy, inspecteur de culture en Normandie. Il rappelle que le couvert protège et restructure le sol grâce aux racines, tout en restituant de l’azote.

Adapter la stratégie au type de sol

Selon la nature du sol, limoneux ou argileux, la stratégie de destruction et le travail du sol diffèrent.

« Avec la ferme de Saint Louis Sucre, nous avons vu le cas d’un couvert implanté sur un sol limoneux, explique Clément Bunias, responsable de la ferme. Tant que le couvert reste végétatif, sans floraison, on peut attendre la fin d’hiver pour le détruire. » Une culture vivante protège le sol plus longtemps et limite la battance.

À l’inverse, sur sols très argileux, la destruction peut commencer début novembre car il est important d’exposer le sol à l’effet du gel et du dégel qui facilitera sa reprise au printemps.

Au printemps, les passages doivent rester limités. « Plus le taux d’argile est fort, plus le travail printanier doit être réduit pour préparer un bon lit de semence, assurer un bon contact entre la terre et la graine et conserver un maximum d’humidité », note Clément Bunias.

En limons, la logique s’inverse. Le travail profond s’effectue au printemps, par paliers. Une ouverture superficielle peut être réalisée en premier pour gérer les résidus et commencer à réchauffer le sol. Puis, un second passage intermédiaire est généralement réalisé à 15 cm. Le décompactage ne s’envisage qu’en cas de structure fortement dégradée. L’idéal serait d’effectuer cette intervention en amont, fin août ou début septembre, dans le couvert végétal.

Jérôme Caullier, inspecteur de culture secteur Roye, rappelle que « la fissuration après moisson apporte plus de sécurité et d’efficacité qu’un décompactage juste avant le semis. Les racines du couvert colonisent la macroporosité du sol. Il ne se reprend pas en masse ».

Jean-Baptiste Leroy souligne en plus l’intérêt opérationnel d’un décompactage estival : « Tout faire en une semaine au printemps, c’est souvent très difficile car il faut du beau temps en continu. De plus, la période est très chargée. » 

La formation terrain des inspecteurs de culture du secteur Normandie s’est tenue le 7 octobre, à Étrépagny sur la ferme agroécologique de Saint Louis Sucre puis chez Guillaume Moisy.
La formation terrain des inspecteurs de culture du secteur Normandie s’est tenue le 7 octobre, à Étrépagny sur la ferme agroécologique de Saint Louis Sucre puis chez Guillaume Moisy.
Pour les inspecteurs de culture du secteur de Roye, la formation s’est déroulée le 8 octobre à Hangest-en-Santerre (80) sur la plateforme des essais de couverts végétaux.
Pour les inspecteurs de culture du secteur de Roye, la formation s’est déroulée le 8 octobre à Hangest-en-Santerre (80) sur la plateforme des essais de couverts végétaux.
La formation s’est poursuivie sur une parcelle de Guillaume Bruniaux, non loin d’Hangest-en-Santerre (80).
La formation s’est poursuivie sur une parcelle de Guillaume Bruniaux, non loin d’Hangest-en-Santerre (80).
Test bêche : les mottes de terre restent intactes. Le sol est bien structuré, bien colonisé par les racines des couverts avec de nombreuses micro et macro-porosités.

Cet échantillon témoigne d'une bonne activité biologique du sol.
Test bêche : les mottes de terre restent intactes. Le sol est bien structuré, bien colonisé par les racines des couverts avec de nombreuses micro et macro-porosités. Cet échantillon témoigne d'une bonne activité biologique du sol.