Le positionnement du binage influence-t-il le rendement ?
Le programme Mont Blanc Le 22/01/2024Un binage tardif ou un binage précoce ? Ou pourquoi pas les deux ? Et si le positionnement de cette technique de désherbage mécanique avait un impact significatif sur le résultat betteravier.
Un essai Mont Blanc affine les recommandations de positionnement du binage dans l’itinéraire de désherbage de la betterave. Le binage précoce correspond à un positionnement au stade 4 à 6 feuilles. Le binage tardif s’effectue avant la fermeture du rang.
Généralement, ce sont les conditions climatiques qui influencent la date de réalisation du binage. Toutefois, selon le stade de la betterave, un impact s’observe-t-il sur le rendement ? Quelle est la différence par rapport au tout chimique ?
Ainsi, quatre modalités ont été travaillées au printemps 2023 dans le cadre de cet essai mis en place chez Xavier Vandekerkove, planteur Saint Louis Sucre installé à Puchay dans l’Eure.
Le double binage, plus efficace ?
Quel est l’impact sur les adventices ? Durant le cycle de la betterave, aucune différence de pression des adventices n’a pu être observée lors des contrôles visuels. L’ensemble de la parcelle est resté propre toute l’année.
Que révèle l’essai ? Hormis la qualité du désherbage, l’impact positif sur le rendement ressort dans cet essai. En effet, que ce soit un binage précoce en T2 ou un binage tardif en T4, un gain de 4 tonnes à 16°/ha est obtenu par rapport au témoin tout chimique. Mieux, en combinant binage précoce et binage tardif, l’itinéraire technique révèle 6 tonnes supplémentaires par rapport à la modalité témoin. En revanche, la richesse en sucre reste équivalente dans chaque situation.
Par conséquent, cet essai justifie l’intérêt économique du désherbage mécanique.
Comment interpréter ce résultat ? « Les dents de la bineuse cassent la croûte superficielle, explique Ughau Debreu. Cette intervention permet d’injecter de l’air plutôt chaud à cette période de l’année. Ainsi, elle stimule l’activité biologique du sol. De fait, la minéralisation de la matière organique du sol s’accélère ainsi que la disponibilité des nutriments pour la plante. De plus, cette intervention améliore l’infiltration de l’eau dans le sol notamment si une croûte de battance s’est formée auparavant. » Ce bénéfice agronomique s’amplifie avec deux binages.
Le conseil Saint Louis Sucre
L’efficacité agronomique et économique du binage est prouvée. Comparée au tout chimique, cette stratégie reste toutefois complexe car dépendante des conditions climatiques. Une semaine sans pluie doit être annoncée derrière le passage de la bineuse. Il faut donc trouver le créneau idéal qui correspond au bon stade et aux bonnes conditions climatiques.
«Ces essais témoignent de l’efficacité des méthodes alternatives, mais aussi du nécessaire maintien d’une boîte à outils la plus complète possible, souligne Ughau Debreu. La chimie apporte la sécurité si le binage n’est pas envisageable.»