
Troisième tour de plaine agriculture régénératrice : comparaison des itinéraires en TCS
Le programme Mont Blanc Le 11/06/2025Strip-till, gestion des couverts végétaux, implantation de la betterave… La troisième rencontre agronomique pilotée par Saint Louis Sucre avec Novalis Terra a également permis de faire le bilan d’une campagne en agriculture régénératrice.

Le tour de plaine du 17 avril chez Benoît Guilbert, à Bucquoy (Pas-de-Calais), clôturait le premier cycle d’accompagnement des planteurs en agriculture régénératrice mené par Saint Louis Sucre.

« Ce dernier point s’inscrit également dans une logique de bilan puisque nous avons revu l’itinéraire de l’implantation à la levée », explique Ughau Debreu, responsable durabilité agricole chez Saint Louis Sucre. D’ailleurs, trois rencontres ont rythmé cette campagne : le semis des couverts, leur destruction, puis avec cette dernière étape, la stratégie de désherbage et l’implantation des betteraves.
Un itinéraire strip-till rigoureusement construit
Chez Benoît Guilbert, la culture de la betterave repose sur une base en strip-till automnal. Le premier semis de couverts se déroule juste après la moisson, sous la barre de coupe de la moissonneuse batteuse. En septembre, le passage du strip-till s’effectue avec un outil à dents travaillant à 25 cm de profondeur sur le futur rang de betterave. Benoît Guilbert en profite pour semer simultanément, sur le rang et l’inter-rang, de nouvelles espèces grâce au système de distribution embarqué. Les couverts choisis pour l’inter-rang correspondent aux différentes modalités de paillage végétal testées durant cette campagne dans le cadre du programme Mont Blanc. Ils ont été détruits à la mi-février.
La reprise du sol en sortie d’hiver s’effectue de manière localisée, avec deux outils mis à l’épreuve : le Condor Line, qui affine uniquement la ligne de semis et le Roll’n Sem qui « griffe » la surface. « Cette année, l’objectif est de tester le matériel Roll’n Sem pour de la préparation de sol bien qu’il soit commercialisé pour la destruction des couverts. Ce matériel travaille la parcelle en plein, de façon superficielle, tandis que le Condor Line n’agit que sur la ligne, sur 3 à 4 cm de profondeur. Une différence essentielle en termes de réactivité du sol et de contrôle des ravageurs », souligne Ughau Debreu.
L’essai incluait aussi une modalité sans glyphosate, où le couvert a été contrôlé uniquement par le passage mécanique du Roll’n Sem. « Nous cherchons à évaluer si cette machine peut constituer une alternative », relève-t-il. D’ores et déjà, les résultats avec le Roll’n Sem s’avèrent prometteurs.
Étudier tous les systèmes de culture pour progresser ensemble
Les participants ont aussi comparé la technique du strip-till aux autres systèmes de culture. « Ce qui ressort nettement, c’est la mise en perspective des résultats selon le type de conduite : TCS, ACS et labour en fonction du type de sol », indique Ughau Debreu.
Les comparaisons aident également à adapter les itinéraires de chacun selon les situations pédoclimatiques et les objectifs agronomiques. « Comme la transition se pense à l’échelle de la rotation, nous avons aussi observé l’ensemble des cultures de l’exploitation de Benoît », précise le responsable de la durabilité agricole.
Pour Ughau Debreu, ces tours de plaine remplissent pleinement leur rôle : « Ce sont d’abord des temps d’échange et des retours d’expériences. Une vraie entraide se crée et les discussions se prolongent activement sur notre groupe WhatsApp. » Le collectif est le moteur de l’agriculture régénératrice.



Zoom sur le tour de plaine à Étrépagny
Le 22 avril, une autre session s’est tenue à Étrépagny. Les betteraves sont implantées en TCS. Les discussions ont porté sur la structure du sol, le risque limaces, la stratégie de désherbage et les féveroles du Plan protéines.
Les participants ont aussi observé le développement des betteraves en fonction des différentes modalités d’essais de couverts.







