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Pour la troisième année consécutive, Saint Louis Sucre a mené au printemps 2023 un essai comparant les méthodes de désherbage mécanique en rotation betteravière. Objectif : baisser l’IFT herbicide. Le service technique en charge du programme Mont Blanc vient de consolider les résultats technico-économiques.

Installé chez Yannick Defasquelle à Viefvillers dans l’Oise, l’essai est scindé en trois modalités. Elles ont en commun un désherbage chimique en T1 et un binage en T2.

Trois modalités se distinguent par l’utilisation de la roto-étrille et de la bineuse :

Dans tous les cas, la roto-étrille s’applique avant le recouvrement du rang. Le passage s’effectue entre le stade 2-4 feuilles et le stade 10 feuilles sur un sol meuble. Dans ce cas, l’outil doit pénétrer facilement dans le sol et déchausser les adventices.

Quant au binage, il se réalise du stade 4 feuilles au recouvrement du rang des betteraves. Lorsque les conditions météo le permettent, il est possible de combiner un binage et un passage de roto-étrille. Alors, afin de limiter les recroisements, une bineuse frontale 12 rangs et une roto-étrille de 6 m sont à privilégier pour une ligne de semis tous les 50 cm.

Économiser le T2 sans fragiliser le rendement

Quels sont les enseignements clés ? Une légère différence s’observe entre les itinéraires techniques. La flore adventice est majoritairement composée de graminées. Toutefois, une différence de rendement de + 2.9 T à 16°/ha est notée entre la modalité 3, la plus productive et la modalité 2, la moins productive. En effet, la modalité 3 affiche un rendement de 97 T à 16° et la modalité 2 un rendement de 94,1 T à 16°. « Cet essai confirme que la baisse de l’IFT est possible en enlevant le T2 chimique et en assurant à la place un désherbage mécanique robuste en présence d’une pression d’adventices modérée », explique Thomas Grisel apprenti ingénieur au service betteravier. En effet, le désherbage mécanique avec deux engins est complet. La bineuse travaille sur l’inter-rang alors que la roto-étrille intervient sur l’intégralité de la parcelle. Combinés, ces deux outils empêchent les repiquages sur l’inter-rang et les dernières levées sur le rang.

Contrainte météo pour trouver la bonne fenêtre d’intervention mécanique

Cependant, la roto-étrille nécessite un sol plus meuble que la bineuse. Dans tous les cas, un tel chantier n’est possible que si les conditions climatiques le permettent. « Au printemps 2023, la météo n’a pas facilité la combinaison de ces deux outils en un même passage, complète Thomas Grisel. Aussi, nous avons eu une courte plage pour agir. Conséquence, le stade peu avancé des betteraves lors de cette double intervention mécanique s’est traduit par la perte de quelques pieds. »

Par ailleurs, la légère diminution de rendement s’explique par les passages mécaniques supplémentaires. Ils ont occasionné une perte de pieds relative. Toutefois, ils ont réduit la pression d’adventices dans les modalités 1 et 2.

T1 avec herbicide obligatoire

À noter, le maintien du T1 chimique reste obligatoire afin de diminuer d’emblée la pression des adventices. En cas de fortes pressions, la substitution du T2 et du T3 par des passages mécaniques peut devenir impossible.

« Cet essai valide la pertinence de l’utilisation du désherbage mécanique par rapport au tout chimique. Ensuite, chacun choisit la modalité en fonction du contexte agronomique de l’année », conclut Thomas Grisel.

 

SAINT LOUIS SUCRE EST AGRÉÉ POUR LE CONSEIL À L’UTILISATION DES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES (N° HN00104)
SAINT LOUIS SUCRE EST AGRÉÉ POUR LE CONSEIL À L’UTILISATION DES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES (N° HN00104)