
« Sortir du quotidien pour mieux relier théorie et terrain »
Nos équipes Le 31/07/2025La formation suivie à UniLaSalle a permis à Jean-Baptiste Leroy de confronter les approches académiques aux pratiques de terrain. Il a aussi approfondi dans un mémoire un sujet qu’il suit depuis quinze ans : la gestion agronomique du ray-grass et du vulpin.

Quels sont, selon vous, les points forts de cette formation ?
Jean-Baptiste Leroy : D’abord, le cadre. Sortir du quotidien professionnel pour se retrouver dans un environnement d’apprentissage, cela change tout. On peut se concentrer à 100 % sur les contenus. Ensuite, je retiens la diversité des intervenants. Certains sont chercheurs, d’autres sont des conseillers de terrain. Ainsi, nous pouvons élargir notre vision et croiser des approches différentes.
C’est aussi l’occasion de réviser des bases agronomiques parfois lointaines. On sait mobiliser des références issues de travaux de recherche. Parfois, elles nous permettent même de gagner une étape dans la construction d’un projet d’expérimentation.

Et du côté des enseignants, avez-vous eu l’impression que votre expérience du terrain enrichie leurs travaux ?
Jean-Baptiste Leroy : Oui, clairement. On a pu partager nos retours du terrain. Par exemple, certains agriculteurs nous disent : « Je veux bien essayer, mais économiquement cela ne passe pas », ou « J’ai testé mais cela règle un problème tout en créant un autre ». Ces retours montrent que l’agroécologie ne peut pas être abordée point par point et rapidement. C’est un tout, qui se déploie sur plusieurs années.
De plus, une solution peut fonctionner sur le papier, mais devenir inapplicable une année humide, faute de matériel adapté. Puis, elle peut être de nouveau possible les années suivantes. Cette variabilité complique les raisonnements. Le lien entre théorie et pratique est souvent plus fragile qu’on ne le pense.
Quel est le lien entre votre mémoire et l’agroécologie ? Pourquoi avoir choisi le sujet du désherbage en grandes cultures ?
Jean-Baptiste Leroy : Tout part d’un constat personnel. Depuis quinze ans, je vois la gestion du ray-grass devenir de plus en plus complexe. Avant, la betterave permettait de nettoyer la rotation. Aujourd’hui, on observe des résistances aux produits même dans cette culture.
On arrive à des impasses techniques. À un moment, on se dit qu’on ne pourra plus cultiver si rien ne change. C’est ce qui m’a poussé à travailler sur ce sujet.



