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La stratégie de Responsabilité sociale des entreprises (RSE) de Saint Louis Sucre intègre les attentes majeures des collaborateurs et des partie prenantes. Résumée en trois actions clés, « S’engager, S’enthousiasmer, Transformer », elle se décline en cinq axes et onze engagements. François Verhaeghe, président de Saint Louis Sucre et Thomas Nuytten, directeur betteravier, expliquent l’esprit de ce plan d’action. S’il implique toute l’entreprise au quotidien, avant tout, il fixe un cap. De plus, cette stratégie structure les initiatives existantes portant sur les trois volets du développement durable : l’environnement, l’économique et le social.

Dans quel cadre s’inscrit la stratégie RSE de Saint Louis Sucre ?

François Verhaeghe, président de Saint Louis Sucre :

Saint Louis Sucre est une entreprise locale, à taille humaine. Elle est intégrée au groupe européen de premier plan Südzucker. Ce dernier vise une croissance durable grâce à ses équipes, ses projets d’innovation, ses produits et sa stratégie de développement. Ainsi, notre stratégie RSE à horizon 2030 s’inscrit dans le cadre du plan stratégique du groupe mais elle introduit ses spécificités.
L’accroche de ce dernier, « Get the power of plants » - Donnons de la puissance aux cultures, témoigne du rôle clé que joue chaque maillon de la filière dans le développement durable. De même, la stratégie RSE de Saint Louis Sucre inclut les attentes de nos clients, celles de nos collaborateurs et, bien évidemment, celles des planteurs. Raison pour laquelle, le comité en charge de son élaboration a mené des entretiens avec toutes les parties prenantes pour ensuite structurer notre feuille de route.

Thomas Nuytten, directeur betteravier Saint Louis Sucre :

Nous produisons un sucre local et durable. Notre activité est chargée d’histoire, puisque nous sommes implantés depuis près de 200 ans dans les territoires de Normandie et de Picardie. Aussi, avec les planteurs, nous prenons part à une dynamique économique collective. Notre rôle est de fédérer cet écosystème, de le soutenir. Pour être pérenne, la filière concilie la rentabilité betteravière à la diminution de l’empreinte environnementale. Alors, la transition agricole des planteurs Saint Louis Sucre doit s’effectuer sans prise de risque. C'est pourquoi l’un des cinq axes de la stratégie RSE de Saint Louis Sucre s’intitule « Accompagner nos partenaires agricoles vers des pratiques plus durables ». Ces pratiques durables correspondent à celles de l’agroécologie, que nous considérons comme une science.

Le volet décarbonation tient une place importante de la stratégie RSE, quels sont vos engagements ?

François Verhaeghe : Dans un environnement fragilisé par les changements climatiques, nous ne maintiendrons notre activité industrielle que si nous transformons nos modes de production. Notre base est solide. La diminution de notre empreinte environnementale s’inscrit dans une démarche de progrès continu. Opérée depuis plus de dix ans, elle porte déjà ses fruits. Ainsi, toutes nos sucreries sont certifiées ISO50001 depuis 2017. Par ailleurs, Saint Louis Sucre participe à l’atteinte des objectifs du groupe Südzucker sur une trajectoire carbone validée par la SBTi (Science-based Targets Initiative) qui permet de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Cette initiative a pour vocation d’accompagner les entreprises dans la réduction de leurs émissions de CO2.
Aussi, nous visons 50 % de réduction pour les scopes 1 et 2. Le scope 1 cible les émissions directes de GES produits par les activités de Saint Louis Sucre. Le scope 2 correspond aux émissions indirectes liées à l'énergie. Enfin, pour le scope 3, qui concerne notamment l’amont agricole, nous visons 30 % de réduction des émissions de GES entre 2018 et 2030.

Thomas Nuytten : Afin de décarboner la production betteravière, nous agissons en co-construisant les solutions avec les planteurs. Pour atteindre 30 % de baisse des GES à horizon 2030 versus 2018, nous créons une dynamique collective. Des groupes référents par territoire déploient l’agriculture régénératrice. En effet, celle-ci constitue l’un des piliers de la transition agroécologique des exploitations agricoles. Afin de mesurer les progrès, des indicateurs se mettent en place. L’un d’entre eux évalue le taux de couverture des sols. Les couverts végétaux d’intercultures contribuent à l’amélioration du bilan carbone des exploitations agricoles. Ces plantes captent le carbone atmosphérique. Broyées et incorporées au sol, elles l’enrichissent davantage en matière organique. Celle-ci restitue des éléments nutritifs dont l’azote pour la culture suivante. 60 planteurs participent déjà à ce programme en déploiement. Nous visons 30 % des planteurs engagés dans l’agriculture régénératrice en 2030.

Dans le top 6 des enjeux majeurs émanant des parties prenantes figurent des thématiques écologiques. Comment les avez-vous intégrées dans votre stratégie RSE ?

François Verhaeghe : Effectivement, les entretiens avec plus de 200 parties prenantes ont notamment mis en exergue les thèmes liés à la préservation des ressources naturelles, à la biodiversité, à la prévention des risques et à la réduction des GES. S’ajoutent les pratiques agricoles durables. Aussi, la transition écologique au niveau des territoires et la résilience de la filière betteravière constituent le fil conducteur de notre plan. Nous l’avons déroulé sur cinq axes. Au total, ils s’appuient sur onze engagements. Les hommes et les femmes qui font vivre notre filière sont au cœur de ce dispositif. Conséquence, quatre axes du plan s’adressent tour à tour à nos clients, aux acteurs des territoires, aux planteurs et à nos équipes. Quant à la gouvernance, socle de toute stratégie RSE, nous la concevons avec authenticité et éthique en dialoguant avec nos parties prenantes. Ces valeurs définissent bien Saint Louis Sucre.

Thomas Nuytten : Nous avons les outils pour répondre aux objectifs de durabilité. Nous les déclinons dans nos actions RSE. Parmi eux, figure la ferme agroécologique d’Étrépagny. Elle est une vraie chance pour notre groupe. Avant tout pédagogique, cette exploitation constitue une plateforme unique d’expérimentation de plus 60 ha ! Ce patrimoine scientifique consolide notre stratégie d’accompagnement des planteurs dans le cadre de la transition agroécologique. Nous créons des références agronomiques. De plus, nous répondons à chacun des enjeux environnementaux soulignés par les parties prenantes. Pour préserver la biodiversité, nous avons installé des haies, des bandes mellifères et de la luzerne. Du miscanthus se développe le long du cours d’eau qui traverse nos parcelles, il sert de zone tampon. Enfin, nous disposons du réseau de fermes Mont Blanc que le service agronomique pilote avec les planteurs. Systématiquement, avant d’être déployées, ces démarches partagent un même prérequis : qu’elles soient rentables et reproductibles sur les exploitations betteravières.

« Construire avec les agriculteurs des solutions plus durables » constitue l’un de vos onze engagements. Comment l’illustrez-vous ?

Thomas Nuytten : Le programme Mont Blanc illustre parfaitement cette stratégie de co-construction avec les planteurs. La transition agroécologique demande un changement de pratiques ; lequel se conçoit dans le cadre d’une approche holistique. Les nouveaux itinéraires se valident techniquement et économiquement en intégrant la diversité des situations agronomiques. Les fermes Mont Blanc partagent leurs résultats et leurs expériences avec les autres planteurs. En complément de l’animation de ces fermes pilotes, notre équipe d’inspecteurs de culture s’implique dans le réseau de surveillance des bioagresseurs de la betterave ou organise des journées techniques. Ainsi, 46 essais ont été menés en 2023. Exemple, grâce à ceux dédiés au désherbage mixte, nous obtenons un Indicateur de fréquence de traitement (IFT) herbicide de 2,32 contre 4 en moyenne.

Vous venez de présenter le plan RSE aux équipes Saint Louis Sucre, quelle sera la prochaine étape ?

François Verhaeghe : Nous voulons fédérer autour de cette feuille de route. Pour nos collaborateurs, les objectifs et engagements constituent un important levier de motivation. Une présentation à nos clients est prévue à partir du deuxième trimestre et tout au long de l’année. De plus, nous maintenons le principe d’une journée de l’agroécologie en juin sur notre ferme d’Étrépagny. Comme l’an dernier, nous inviterons tous nos clients. Enfin, la stratégie RSE sera l’un des temps forts de nos réunions avec les planteurs Saint Louis Sucre. Elle nous aide à structurer notre dialogue, à communiquer sur nos pratiques et notre métier. Une fierté pour nous tous.