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Le 31 janvier, l’AIBS réunissait les partenaires de « l’expérimentation 48 tonnes » pour partager les résultats des mesures et études effectuées par le Cerema à l’automne 2022. L’objectif est de comparer les bilans logistique, technico-économique et de réduction des émissions de CO2, ainsi que l’impact sur le bâti et sur la chaussée de ces chargements par rapport à ceux de 44 tonnes. Seize bennes acquises par les transporteurs ont circulé en binôme pendant la campagne sucrière dans le cadre d’une dérogation ministérielle.  
 

Optimisation des volumes transportés

Quels sont les premiers indicateurs suite à l’agrégation des données recueillies ? « Nous avons un retour positif sur l’optimisation du transport puisqu’en moyenne, un convoi de 48 t transporte 3 t de betteraves en plus que celui de 44 t, partage Julien Siméon, responsable logistique Saint Louis Sucre. Les écarts dépendent du poids du tracteur. »

Concernant les vibrations sur le bâti, les mesures avec un chargement 44 t comme 48 t révèlent un niveau en dessous du seuil de 0,14 mm/s, lequel peut occasionner un désagrément pour les riverains (voir encadré). Le Cerema indique dans son rapport que « les mesures réalisées sur les différents sites montrent qu’il n’y a pas de risque de gêne vibratoire dans ces bâtiments ». De plus, entre les deux chargements, les appareils détectent des niveaux de vibration proches.

Baisse de la consommation de carburant par tonne de betteraves avec le chargement 48 tonnes

Une baisse significative de la consommation de carburant de l’ordre de 3,3 % par tonne de betteraves ressort dans les analyses. Elle correspond à un rayon de circulation supérieur à 10 km par rapport à l’usine. Cette baisse atteint 10 % lorsque le chargement se déplace en dessous de cette distance. « Ramené à la tonne de betteraves, c’est un gain non négligeable compte tenu du coût des carburants et des enjeux de décarbonation de la filière, complète Julien Siméon. Néanmoins, il faut être prudent dans l’interprétation des données, notamment en raison des biais qui peuvent être causés d’un chauffeur à l’autre. » Cette tendance devra être confirmée. 

Rentabilité économique à affiner

Des données sont aussi à consolider dont celles sur l’usure des pneumatiques et des plaquettes. Reste à étudier la rentabilité économique pour les transporteurs dans le cadre d’une utilisation mixte, hors campagne betteravière. « Réserver ces chargements à un seul usage n’a pas d’intérêt économique pour les sociétés de transports », explique Julien Siméon. Les conclusions finales sont attendues pour avril.

Si les résultats positifs sont confirmés en avril, l'AIBS redemandera aux pouvoirs publics la possibilité de réaliser une année de tests en 2023. L’autorisation définitive pour faire circuler les chargements 48 t est espérée pour 2024.