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De la pierre qui flotte dans les circuits de lavage des betteraves, ce n’est pas banal ! L’usine d’Étrépagny doit composer en ce début de campagne avec une quantité inhabituelle de pierres ponces. « Comme elles sont légères, elles restent en surface avec les racines au lieu de couler et d’être séparées dans le lavoir. Elles perturbent alors le fonctionnement de l’usine », explique Cécile Hernandez, directrice des opérations. L’origine serait certainement un terroir particulier. Autre problème signalé : des lots infestés d’herbe, parfois jusqu’à 60 %.

De son côté, Quentin Oddos, directeur des opérations de la sucrerie de Roye, revient plutôt sur les points bloquants relevés l’année dernière. « La qualité globale s’améliore mais on retrouve encore des briques et parfois du bois avec les betteraves dans notre procédé, témoigne-t-il. Ces éléments proviennent souvent de tas de briques et de bois laissés sur les plateformes où vont être constitués les silos. Ensuite, les betteraves viennent les recouvrir. Ainsi, au moment du chargement, tous ces corps solides partent avec les racines. » 

Des briques ou du bois qui échappent au tri

En restant en surface, les briques, les bois ou tout autre objet de densité proche des betteraves atteignent les coupe-racines. « Par exemple, une seule brique peut casser environ 60 couteaux sur les 180 que possède la machine », précise Quentin Oddos. Chaque incident nécessite l’arrêt de l’équipement et plus d’une heure pour changer les couteaux. Contrairement à l’usure normale qui permet le réaffûtage, ceux abîmés par les briques doivent être jetés, avec un surcoût à la clé.

Quant aux résidus de ligneux comme les tiges de chénopodes, ils sont abrasifs. « Les paquets d’herbe usent nos couteaux bien plus vite, constate Cécile Hernandez. Il faut donc les affûter souvent, au point de ne plus pouvoir tenir le rythme de travail. »

Nous savons gérer la terre et les pierres qui accompagnent les betteraves en quantité raisonnable.

Des arrêts qui pèsent sur toute la chaîne

Par ailleurs, les conséquences de ces corps étrangers ne se limitent pas au remplacement du matériel.
En amont, des morceaux volumineux peuvent aussi bloquer les caniveaux ou les pompes de transport des racines. Chaque incident génère donc des coûts additionnels et décale le planning. Au-delà de l’impact immédiat, ces arrêts répétés perturbent la régularité de l’usine et retardent les enlèvements chez les planteurs.

Les usines sont équipées d’un lavoir qui écarte les corps étrangers des betteraves selon leur densité. Cette technique s’avère efficace pour les objets lourds.

Les précautions à prendre au niveau du silo

Pour limiter les risques d’avoir des corps étrangers avec les betteraves, voici trois recommandations que nous proposons :

- Installer les silos sur des plateformes en terre uniquement et dépourvues de branches, de buches, de briques ou de gravats,
- Ne pas constituer son silo proche de haies, de bois ou de tas de déchets pour éviter tout chargement de corps étrangers dans les camions,
- S’assurer que la plateforme soit bien nettoyée avant d’y déposer les betteraves,
- Pour les arrachages tardifs, retirer complètement les pneus et palettes qui ont lestés les bâches pour ne pas qu’ils soient chargés dans les camions et amenés à l’usine.


Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques de constitution des silos

Quentin Oddos, directeur des opérations de l'usine de Roye
« Le respect des consignes de bonnes pratiques pour constituer les silos conditionne le bon fonctionnement de l’usine. »

Cécile Hernandez, directrice des opérations de l’usine d’Étrépagny
« Nos équipements enlèvent cailloux et herbes, mais comme tout outil, ils finissent par saturer si la charge dépasse leur capacité. »