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L’ONG Earthworm Foundation dans le cadre du programme Sols vivants de Nestlé France accompagne Saint Louis Sucre dans la transition des rotations betteravières vers l’agriculture régénératrice des sols. Les progrès obtenus chez les agriculteurs volontaires sont évalués à partir de cinq indicateurs : couverture des sols, qualité des sols, dynamique de stockage du carbone, réduction du travail du sol et diversité des espèces cultivées.

Évaluation de la transition agricole

Le 8 mars, Gaëtan Jestin, responsable pôle technique du programme Sols Vivants d’Earthworm, a présenté en format webinaire les résultats d’une enquête terrain effectuée en 2022. Elle évalue le niveau de transition des exploitations agricoles majoritairement situées dans la région Hauts-de-France. Seize planteurs Saint Louis Sucre participent à l’opération sur un total de plus de 200 agriculteurs. L’équipe du service betteravier est impliquée aux côtés des techniciens d’Earthworm dans le suivi des indicateurs ainsi que dans le conseil technique qui en découle. Sur l’ensemble des parcelles, des tests bêche (VESS), de la télédétection et des analyses de sol ont été menés.

Couverts végétaux, rotations et restitution de la biomasse

Les résidus de culture ainsi que les couverts végétaux d’interculture produisent de la biomasse qui, en se décomposant, fertilise les terres agricoles.

Pour les parcelles cultivées en céréales d’hiver, la durée de couverture est longue du fait de leur implantation en automne. La restitution des pailles permet un bon apport de carbone organique dans le sol ; supérieur à celui de la culture de betteraves. Cependant, l’écart de matière restituée au sol entre une production de céréales d’hiver et de betteraves sucrières peut tout à fait être compensé par des couverts végétaux d’interculture. En effet, lorsque le couvert est bien développé et que sa durée d'implantation est suffisante avant destruction, l'addition « couvert d’interculture + betterave sucrière » permet d’atteindre un niveau d'apport en carbone organique supérieur ou égal à celui des céréales d’hiver.

En rotation betteravière, la durée de couverture du sol se révèle parfois insuffisante vis-à-vis de l’agriculture régénératrice. Néanmoins, les points en orange dans le graphe témoignent de l’effet de la transition agroécologique. En laissant les couverts végétaux vivants plus longtemps, les systèmes de production concernés obtiennent des bénéfices agronomiques pour tendre vers l’agriculture de conservation des sols.

En système betteravier, il est nécessaire d’effectuer a minima, un travail du sol profond en automne ou en hiver, en plein ou sur la ligne du semis (strip-till) ainsi qu’une préparation du lit de semences au printemps. Ces travaux sont nécessaires à la levée et au bon pivotement de la racine.

Qualité des sols : score A ou B atteignables !

Une note « sol vivant », basée sur un système de notation de A à E est attribuée en fonction de plusieurs indicateurs :

· Le taux matière organique / argile.
· Le pH du sol.
· La bioturbation (vie du sol avec présence de vers de terre, de galeries).
· Le test VESS (évaluation visuelle de la structure du sol).

Dans l’ensemble des analyses effectuées, 70 % des sols sont considérés comme considérés comme améliorables. Néanmoins les scores A et B sont atteignables pour une grande majorité d’entre eux. « La plupart des exploitations Saint Louis Sucre se situent autour de la note C, en raison d’un taux de matière organique faible. Cela tient surtout du ratio matière organique / argile, majoritairement compris entre 12 % et 17 %. Notre rôle est de conseiller nos planteurs, notamment sur la question des couverts afin de pouvoir augmenter ce ratio et de favoriser l’aggradation des sols, complète Julien Vasseur, inspecteur de culture. À nous d’accélérer la transition agroécologique en favorisant la couverture des sols en hiver. Il faut a minima 5 ans pour augmenter de façon durable le taux de carbone organique du sol. »

Pour régénérer les sols, les leviers sont connus :

· Raisonner et réduire l’intensité du travail du sol
· Restituer la biomasse au sol
· Couvrir au maximum le sol avec des couverts végétaux d’interculture afin de laisser a minima le sol nu.

La durée de couverture vivante est un indicateur fiable dans le suivi de la régénération des sols.