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Au-delà de l’objectif agroécologique, l’installation en novembre 2021 de 2,175 kilomètres de haies et d’arbres sur la ferme expérimentale d’Étrépagny dans l’Eure a été réfléchie en modélisant le volet économique sur le long terme. Évidemment, la vente du bois d’œuvre générera du chiffre d’affaires. Les premières coupes annuelles interviendront dans 15 ans. Elles serviront à la fabrication d’un paillis de bois, le BRF (Bois à raméal fragmenté) ainsi que des plaquettes forestières à vocation énergétique. L’exploitation forestière n’est pas la seule option économique.
« Implanter des haies aujourd’hui, c’est anticiper des sources de revenu additionnel », explique Philippe Simonin, directeur développement chez Saint Louis Sucre. Exemple, les haies apportent des points dans le cadre des écorégimes promulgués par la PAC 2023. Elles sont aussi comptabilisées dans les Surfaces d’Intérêt Écologiques (SIE) de la conditionnalité des aides. Quant à la certification HVE, en projet sur la ferme d’Étrépagny, elle les intègre dans son volet biodiversité. Enfin, le marché du carbone volontaire via le Label bas carbone déjà opérationnel en France est identifié comme une autre option pour capter de la valeur. Sous l’impulsion de la présidence française, la Commission européenne œuvre actuellement à la création d’une certification.

Un coût d’implantation des haies de 2,10 € le mètre linéaire

Face à ces perspectives, le coût d’implantation de haies arbustives et arborées ne doit pas être un frein. « Un tel chantier s’amortit sur le long terme », complète Philippe Simonin. De plus, des leviers existent pour alléger la note. Le projet d’Étrépagny a bénéficié des aides du Plan de relance « Plantation haies », soit une enveloppe de 6 116 € sur un coût total de 10 700 €. Le prix du mètre linéaire revient à 2,10 €. Sans les aides, il s’établirait à 4,92 €.

Dans le détail, les frais se répartissent entre les achats de fournitures et la prestation de préparation du terrain, matériels et main d’œuvre inclus. Celle-ci correspond à 41% de l’enveloppe. Les fournitures englobent les 1 500 arbres et arbustes plantés, autant de protections anti-gibier, les 3 000 piquets.

Huit personnes mobilisées pendant 3 jours pour planter

Le chantier de plantation a été mené sur trois jours, du 8 au 10 novembre 2021. Les inspecteurs de culture d’Étrépagny et de Roye ont été mobilisés. « Si avec cinq personnes, le partage des tâches pouvait être assuré, nous avons dû solliciter sept collaborateurs de Saint Louis Sucre pour terminer le chantier dans le temps imparti, raconte Clément Bunias qui a piloté la plantation. Les postes spécifiques de plantation et de mise en place des filets anti-gibiers ont été doublés. » Conséquence, huit personnes ont été nécessaires par jour pour tenir le rythme. L’ETA a comptabilisé 95 heures. Le chantier a aussi été un moyen de former et de sensibiliser les inspecteurs de culture aux techniques d’implantation des haies.