
À Étrépagny, un printemps sous le signe de la précision agronomique
La ferme agroécologique Le 06/06/2025Mise en place des essais Mont Blanc, semis de betteraves, d'orges, de féveroles et de maïs, récolte de miscanthus et sauvetage de l’orge d’hiver ! Sur la ferme d’Étrépagny, l’actualité de ce printemps est particulièrement dense grâce à une météo très favorable.


Les interventions s’enchaînent sur la ferme agroécologique d’Étrépagny. Clément Bunias, responsable du site, détaille culture par culture les techniques activées depuis la fin de l’hiver.
Objectif : optimiser les levées, sécuriser les rendements… et tester de nouvelles stratégies agronomiques.
Betteraves sucrières
Gestion du couvert végétal d’interculture
La culture est installée derrière un couvert multi-espèces d’hiver. Plusieurs interventions avant semis sont nécessaires. « L’objectif numéro 1 de ces techniques est de sécuriser la dégradation des résidus du couvert végétal avant de préparer la structure du sol par un travail plus profond », souligne Clément Bunias.

Préparation du lit de semences
Le travail du sol s’effectue en profondeur avec un outil à dents Smarag, à 12 cm. Il est suivi d’un roulage. « Le passage du rouleau est essentiel pour affiner le sol à moindre coût et conserver un maximum d’humidité », explique Clément Bunias. En toute fin, la herse rotative assure un bon lit de semences.
Les 13 ha de betteraves ont été semés le 3 avril 2025 (11 ha avec le semoir Vaderstad et 2 ha avec le robot FarmDroid).
Désherbage
Le premier désherbage a été réalisé le 17 avril 2025 sur un programme classique BTGV en bonnes conditions climatiques.
Fertilisation
Côté fertilisation, la parcelle a reçu le 11 mars 2025, 60 unités d’azote liquide en plein, sauf sur la zone consacrée aux essais Mont Blanc. Sur cette partie, 50 unités de l’engrais IZDS + de Fertiberia ont été appliquées en localisé lors du semis. Cette méthode d'application d'engrais permet de réduire la dose de 20 %.

Blé tendre
Fertilisation
Un premier apport de 40 unités d’azote a eu lieu le 11 mars 2025. Trois semaines plus tard, le deuxième et le troisième apport ont été réalisés à 15 jours d'intervalle pour compléter la fertilisation. De plus, un engrais solide fournissant 20 unités d’azote et 60 unités de soufre ont été ajoutés.
Au 24 avril, la dose d'azote totale apportée est de 150 unités.
Protection fongicide
Pour rappel, un des leviers de lutte contre les maladies est le mélange : SU Adduction, KWS Sphere, Pondor. Pour protéger le blé contre la septoriose, cette année encore la stratégie est d’opter pour le biocontrôle en T1. Le choix se porte sur un produit à base de soufre et de phosphonate de potassium. Il a été appliqué le 17 avril.


Orge de printemps
Un passage de charrue Perrein le 18 février 2025 a ouvert le sol après l’arrachage des betteraves. Le semis a été effectué à la suite au combiné de semis (herse rotative + semoir).
Le désherbage est intervenu la semaine suivante. Puis, un apport de 60 unités d’azote est réalisé au stade 3 feuilles. Un roulage en végétation effectué le 8 mars stimule ensuite le tallage. De plus, il favorise la dégradation des feuilles basales, limitant ainsi la pression des maladies. Le second apport d’azote de 50 unités a été appliqué en solution azotée le 15 avril.

Féveroles
Les féveroles de variété Alison ont été semées en direct le 8 mars 2025 à 45 grains/m² dans un couvert d’avoine vivant. Lorsque le couvert d’avoine a atteint 2 tonnes de matière sèche/ha, il a été détruit par un traitement au glyphosate.
Le désherbage avec un herbicide racinaire est intervenu une semaine plus tard.
Les levées sont homogènes, avec un taux de réussite exceptionnel. Sur 45 grains/m² semés, près de 42 ont levé. Une régulation sera nécessaire.


Maïs
Le semis de maïs a lieu le 16 avril 2025 sur une parcelle voisine de celle de l’orge. Cette parcelle a également reçu un passage de charrue Perrein en même temps que celle d’orge de printemps. Un roulage a ensuite permis de casser les mottes pour préserver l’humidité. Juste avant le semis, un préparateur Franquet affine le lit de semences.
Lors du semis, deux fertilisants ont été apportés en localisé : l'engrais starter Physiostart et l’engrais IZDS + de Fertiberia (60 unités d'azote).

Escourgeon
Cette année, l’escourgeon est un cas d’école. Fin février, un tour de plaine révélait des manques de pieds et des ronds dénudés. Mais l’analyse économique est claire : mieux vaut garder la culture.
Une fertilisation de 50 unités d’azote est donc appliquée début mars. L’escourgeon est ensuite roulé pour stimuler le tallage.
« Le premier effet recherché est de booster le tallage, précise Clément Bunias. De plus, en plaquant au sol les petites feuilles malades ou sénescentes, on favorise leur dégradation rapide et on limite le risque de contamination par les spores de champignons. »
Au 10 avril, ce choix s’avère payant : la culture est bien repartie. En cas d’échec, un semis direct de tournesol était envisagé, profitant du reliquat d’azote et du couvert vivant pour limiter la prédation par les pigeons et les corbeaux.
Miscanthus
La première récolte de miscanthus a eu lieu le 1er avril 2025, trois ans après la plantation. Le fourrage est ensilé et livré à la coopérative de déshydratation UCDV situé à huit kilomètres d'Étrépagny. Il sert à alimenter le four biomasse de la déshy afin de produire les pulpes sèches de betterave et pour la luzerne déshydratée. Une valorisation en circuit court efficace ! La première récolte a permis d’obtenir un rendement de 12 tonnes de MS/ha.




