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Pour aller plus loin dans l’analyse du carbon farming, les facteurs influençant les émissions de GES ainsi que le stockage de carbone dans une ferme « prototype » de rotation betteravière ont été mesurés par Saint Louis Sucre. « Ce prototype prend en compte les caractéristiques des sols de la Somme et l’Eure, explique Ughau Debreu, ingénieur agricole, en charge du dossier carbon farming pour l’entreprise. Ces sols sont majoritairement en limons moyens. » Dans une étude, il a fait varier tous les critères : pH, texture, densité apparente, taux de cailloux, d’argile et de calcaire. « Nous pouvons identifier les parcelles les plus réceptives, ajoute-t-il. Sur certaines, on ne pourra pas avoir de résultats optimisés malgré des pratiques culturales favorables au stockage. »
 

Peu de marges de manœuvre pour modifier la nature des sols

Quels sont les principaux enseignements ? « Les sols acides, avec un pH inférieur à 6.7 se montrent les plus stockeurs en carbone, partage Ughau Debreu. En revanche, cela peut entrainer des antagonismes ou de moins bonnes assimilations des éléments nutritifs. »

Source Saint Louis Sucre
Source Saint Louis Sucre

 Plus un sol est basique, plus la minéralisation est élevée et plus les sorties de carbone sont importantes. Ainsi le stockage sera favorisé par un pH acide. 

Peu de solutions existent pour améliorer le stockage en sol basique : « Certains amendements organiques, la production de biomasse sur le long terme avec les couverts végétaux ainsi que l’apport de soufre peuvent diminuer le pH mais à moindre mesure », précise Ughau Debreu.

Une dynamique similaire est observée pour le rapport C/N (carbone organique par rapport à l’azote organique), le taux d’argile et le taux de calcaire (CaCO3) : plus un coefficient sera bas, plus la minéralisation de l’argile sera faible et plus le sol pourra être considéré comme ≪ stockeur de carbone ≫.