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Le premier levier de la décarbonation d’une usine réside dans sa performance énergétique et la baisse de ses consommations. Depuis plus de cinq ans, le groupe Südzucker expérimente dans ses sites européens des technologies innovantes pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Explications sur la stratégie mise en place en Europe et au sein de Saint Louis Sucre avec François Verhaeghe, son président.

Quelle est la stratégie décarbonation adoptée par Saint Louis Sucre ?

Le plan de décarbonation des deux usines de Saint Louis Sucre s’insère dans une stratégie plus globale, celle de la démarche RSE du groupe Südzucker. En cohérence avec les politiques européennes répondant aux enjeux du Pacte vert, le groupe Südzucker a rejoint la Science Based Targets Initiative (SSTI) qui fournit aux entreprises un cadre pour des objectifs climatiques ambitieux et scientifiquement fondés. L’objectif du groupe vise notamment la neutralité carbone à horizon 2050.  

La force d’un groupe industriel comme le nôtre est de pouvoir innover avec des solutions reproductibles et partagées entre les usines. La régularité et l’optimisation des processus de production sont les premières étapes pour diminuer la consommation énergétique ainsi que les émissions de CO2. Quant aux solutions d’avenir, nous les recherchons dans le cadre de partenariat avec les constructeurs de matériel. Pour notre ressource énergétique, nous augmentons progressivement la puissance électrique et l’utilisation d’énergies renouvelables ; le biogaz produit à partir de pulpes étant une solution technique éprouvée.

Un exemple de technologies prometteuses pour produire de l’énergie nécessaire à la fabrication du sucre ?

Les pompes à chaleur électriques représentent une solution d’intérêt. Celles-ci viennent tout juste d’être développées dans des dimensions dont les sucreries ont besoin. Le groupe Südzucker est impliqué dans des projets pilotes financés par l’UE.

Pour les usines d’Étrépagny et de Roye, quels sont les premiers résultats obtenus grâce aux investissements ?

La modernisation de l’outil industriel a débuté en France bien avant que le plan de décarbonation du groupe Südzucker ne soit acté. Depuis 2016, Saint Louis Sucre a baissé de 25 % les émissions de CO2 par tonne de sucre cristallisé.

L’économie d’énergie, significative, résulte d’une amélioration continue du pilotage des usines. Nos usines sont toutes certifiées Iso 50001 depuis 2015. Par ailleurs, tous les ans, nous engageons des tranches d’investissements autour de la réduction des émissions de CO2 et de la performance énergétique. Ainsi dès 2018, l’usine d’Étrépagny a remplacé sa chaudière à charbon par une nouvelle chaudière à gaz, cette énergie est désormais adoptée sur les deux sucreries. Récemment, en 2021, Roye a mis en service son nouveau schéma d’évaporation et réduit ainsi sa consommation énergétique.  

La décarbonation est un enjeu de filière ?

Chaque maillon de la filière se sent inévitablement concerné. Nos clients industriels ont des objectifs similaires aux nôtres dans le cadre de leur démarche RSE. Avec la ferme agroécologique d’Étrépagny, nous explorons les pratiques culturales pour réduire les consommations d’intrants, dont les fertilisants. De plus, nous avons noué un partenariat avec l’association Earthworm pour accompagner les planteurs souhaitant s’engager dans l’agriculture régénératrice des sols, favorable au stockage du carbone dans le sol. L’expérimentation 48 t que nous menons avec l’AIBS est aussi un moyen de réduire nos émissions GES en optimisant la logistique transport.

Grâce à notre approche collective, à l’innovation, nous sommes confiants dans l’atteinte de nos objectifs de neutralité carbone tout en maintenant un outil industriel compétitif.